À 600 kilomètres au nord de la gigantesque Bangkok, se trouve Chiang Mai, deuxième vile de Thaïlande, et cité aux antipodes de la capitale.
Fondée en 1296 par le Roi Mengrai sur les rives de la rivière Ping, Chiang Mai (เชียงใหม่ en thaï) qui signifie littéralement « Ville Nouvelle », fut la capitale du royaume Lanna.
Mais de part l’effondrement de ce royaume, la ville perdit de son importance et fut souvent occupée par les Birmans ou par les Thaïs d’Ayutthaya.
Chiang Mai devient officiellement une région du Siam en 1774, quand le roi Taksin chasse les Birmans qui l’occupaient jusque là. La ville devint ainsi la capitale officielle du Nord du royaume.
Aujourd’hui les habitants de Chiang Mai aiment cultiver leurs différences par rapport aux autres régions, perpétuant leur propre dialecte et leurs coutumes.
Tourisme et choc des cultures
Si la ville est extrêmement touristique, c’est notamment grâce à son patrimoine culturel. Desservie par son aéroport, Chiang Mai a accueilli en 2013 plus de 14 millions de touristes selon le Département thaïlandais du tourisme.
Mais étonnamment, c’est un film qui a récemment fait la renommée de Chiang Mai, notamment auprès des touristes chinois.
Lost in Thailand, qui a été tourné dans la province de Chiang Mai en 2012, fut un carton au box-office en Chine.
Ainsi selon l’Office de tourisme de Chiang Mai, de 2012 à 2013 le nombre de touristes chinois a augmenté de 20% grâce au succès de ce film. Malheureusement à cause d’un choc des cultures trop violent, les touristes chinois sont guère appréciés de la population thaïlandaise, agacée par certaines de leurs habitudes.
Récemment une vidéo mettant en scène des touristes chinois dans un restaurant à volonté est devenue virale.
On y voit ces touristes se ruer sur un buffet, quitte à se bousculer, dans le but de remplir leurs assiettes de crevettes. Cette vidéo qui a été tournée à Chiang Mai a profondément choqué, notamment en Thaïlande.
La ville aux mille temples
La cité est principalement connue des touristes pour son centre historique et culturel très riche. Et pour cause, on trouve pas moins de 300 temples dans la ville et ses environs, lui conférant une atmosphère religieuse très particulière.
Le Wat Phra Singh est sans doute le temple le plus connu de Chiang Mai notamment grâce à son Bouddha, le plus vénéré de la ville, transféré ici vers 1360.
Entièrement construit en bois, le temple se distingue par son architecture typique du nord du pays. Impossible également de passer à côté de son Chedi fraîchement redoré, tant il est éclatant.
Wat Chedi Luang
Mais c’est le Chedi d’un autre temple, le Wat Chedi Luang, qui reste le plus impressionnant de la ville. Culminant à 60 mètres, le Chedi en briques de ce temple accueillit le célèbre Bouddha d’émeraude, avant que celui-ci ne soit déplacé à Luang Prabang, au Laos actuel, avant de rejoindre le temple de Wat Arun, puis celui de Wat Phra Keow, à coté du Palais Royal.
Effondré et en ruine à cause du tremblement de terre de 1545, le bâtiment n’en reste pas moins très impressionnant.
Près de l’entrée du temple se dresse un arbre gigantesque, entouré de plusieurs tissus colorés. Cet immense gardien est considéré comme le protecteur de la ville. On raconte que si cet arbre venait à mourir, de nombreux malheurs se produiraient.
Aux pieds des montagnes
Prenons maintenant un peu de hauteur, direction une des plus hautes montagnes du pays, contre laquelle est adossée Chiang Mai: le Doi Suthep, haut de 1676 mètres.
À une quinzaine de kilomètres du centre ville se situe le Wat Phra That Doi Suthep. Après un escalier de 300 marches flanqué d’une rangée de Nâga de chaque côté, on arrive à l’entrée du temple qui culmine à 1000 mètres.
Le temple accueille en son sommet un très beau Chedi doré datant du XIVème siècle ainsi que de nombreuses reliques, attirant son lot de fidèles et de touristes.
Le temple offre également une vue somptueuse sur toute la vallée de Chiang Mai, lorsque l’horizon n’est pas bouché par un brouillard de pollution provoquée par les feux volontaires d’agriculteurs.
Le soir, c’est marché
Entouré par des douves et fortifications du XIVème siècle, le centre de la ville devient un immense marché les soirs de weekends.
Thaïs et touristes forment alors une immense foule qui déambule entre les étals d’artisanat typique et les temples, autour desquels est articulé ce marché.
Ici pas d’électronique bon marché, pas d’imitation de grandes marques : ce marché propose des produits essentiellement fabriqués dans la région.
Sont ainsi étalés le long des rues des œuvres d’art, bijoux, vêtements ou savons, principalement issus de l’artisanat local.
Une ambiance festive est assurée pas des musiciens de rue et par la foule très nombreuse et dense. De plus Chiang Mai bénéficie en général d’une météo un peu plus fraîche que Bangkok, surtout une fois la nuit tombée.
Et comment oublier la fameuse cuisine de rue. Ici, des vingtaines de stands proposent de la nourriture à des prix dérisoires. Du pad thai, aux fruits de mer en passant par les brochettes (de viande, entre autres) et les fruits frais, on trouve de tout. Inutile de dire qu’on se régale à coup sûr !