A une heure à l’est de Bangkok, Chachoengsao figure rarement dans les premiers choix des destinations touristiques.
Pourtant, cette province est un lieu privilégié par les visiteurs Thaïlandais, essentiellement grâce aux magnifiques temples de la région mais pas uniquement.
Petite visite guidée des lieux à ne pas manquer pour touristes audacieux.
Chachoengsao : son fleuve, son vieux marché et son calme provincial
Province typique de Thaïlande, Chachoengsao est essentiellement rurale. La ville en elle-même compte environ 60 000 habitants alors que la province en tant que telle en compte dix fois plus.
Cette province est traversée par le fleuve Bang Pakong. Les sols fertiles de la province ont ainsi amené les habitants à cultiver le riz de manière intensive depuis la fin du 19ème siècle.
Tout au long du trajet en train, on peut observer ces rizières sur des kilomètres, irriguées par de nombreux canaux (khlongs)
La ville de Chachoengsao s’est ainsi construite au fil du temps autour de quelques nœuds de ce fleuve, qu’on peut remonter en bateau depuis le temple Wat Sothon.
Aujourd’hui, des habitations sur pilotis existent toujours au bord du Bang Pakong, notamment près du marché Ban Maï (ตลาดบ้านใหม่), au nord-est de la ville.
Datant d’une centaine d’années, ce charmant marché de ruelles entre vieilles demeures en bois et sanctuaires chinois, ouvert uniquement le weekend, attire les foules pour son ambiance authentique et ses produits de qualité.
La ville compte d’autres monuments à visiter, tel son Lak Mueang (pilier de la cité), les vestiges de ses fortifications, un joli parc public et des restaurants nocturnes le long du fleuve, ou encore une exposition continue de sculptures monumentales en sable.
D’une manière générale, Chachoengsao est une ville calme, où il fait bon vivre. Les gens sont accueillants et vous aurez le sentiment de visiter des territoires inexplorés.
Les deux fameux temples de Chachoengsao
La province compte deux temples qui attirent littéralement des milliers de fidèles thaïlandais chaque jour.
Le plus prestigieux se nomme Wat Sothon (วัดโสธรวรารามวรวิหาร).
Il doit sa renommée à une statue de Bouddha, appelée Luangpho Sothon. C’est sans doute la troisième statue la plus révérée par les Thaïlandais après le Bouddha d’émeraude à Bangkok et celui de Phitsanulok.
Statue en bronze de 2 mètres de haut recouverte d’une couche d’or avec un visage de style Lanna, Luangpho Sothon aurait été trouvé dans le fleuve il y a plus de 200 ans.
Depuis, on lui accorde différents miracles et les croyants lui offrent des fleurs à chaque visite pour obtenir sa bienfaisance.
Aujourd’hui, Luangpho Sothon trône fièrement dans une nouvelle chapelle gigantesque, la plus grande du pays dans ce style. Ce temple, toujours en phase d’agrandissement, abrite par ailleurs un très joli sanctuaire chinois à côté de son parc.
Si le Wat Sothon a une histoire très ancienne, il n’en est pas de même de l’autre temple extrêmement populaire de Chachoengsao : le Wat Saman Rattanaram (วัดสมานรัตนาราม).
Immense complexe mêlant des représentations de divinités hindoues géantes (Ganesh et Brahma), chinoises (Guanyin), des sculptures originales et sanctuaires chinois, le Wat Saman doit son succès, comme souvent en Thaïlande, à un moine visionnaire.
A force de prière, il aurait eu la vision de ces statues.
Le moine entreprit alors la construction du Ganesh couché rose en 2009. Depuis, les curieux et les fidèles affluent dans son temple qui ne cesse de s’agrandir et qui s’est déjà transformé en vaste marché (nourriture, amulettes, produits régionaux, etc.).
Un hôpital d’une dizaine d’étages est également en construction. A ce rythme-là, d’ici quelques décennies, cette île au milieu du fleuve à 15 km de Chachoengsao devrait ressembler à une ville.
Des Ganesh en veux-tu en voilà
Si Wat Sothon et Wat Saman sont les plus connus et fréquentés, la province compte beaucoup d’autres temples absolument sublimes, intéressants ou gigantesques.
Chachoengsao semble ainsi attirer les Ganesh géant puisque cette province abrite deux autres temples avec ce dieu hindou dans un format maximal.
Dans le même style qu’au Wat Saman, on trouve un autre Ganesh géant rose, mais cette fois-ci assis, au Wat Phrong Akat (วัดโพรงอากาศ), à 15 kilomètres au nord de Chachoengsao.
A l’est de la ville, on trouve là un parc hindou avec un Ganesh debout dépassant les 30 mètres de haut ! (อุทยานพระพิฆเนศ ฉะเชิงเทรา).
En bref, pour les autres lieux de culte intéressants dans la province, rendez-vous directement au temple en métal (Wat Hua Suan – วัดหัวสวน), au temple du moine géant (Wat Udom Mongkhol – วัดอุดมมงค), au temple peuplé de chauve-souris (Wat Pho Bang Khla – วัดโพธิ์บางคล้า) et surtout au Wat Paknam Jolo (วัดปากน้ําโจ้โล้), magnifique œuvre architecturale dorée.
Les quatre temples chinois de la rue Suphakit
En ville, la rue Suphakit, près du marché Ban Maï, héberge sur un kilomètre quatre temples chinois à ne pas manquer, chacun ayant un intérêt différent. Ils sont l’héritage de l’influence historique et actuelle des sino-thaïs à Chachoengsao.
Le plus connu est le Wat Leng Ney Yi (วัดเล่งฮกยี่), du même nom que celui qu’on trouve à Chinatown, à Bangkok. Très vieux temple de bouddhisme chinois, il possède de magnifiques bouddhas uniques et attirent des touristes thaïs et chinois (Chine et Taïwan), certains visitant la Thaïlande expressément pour s’y recueillir !
Juste derrière, on trouve le plus gigantesque des quatre à la suite. Pas tout à fait terminé, il abrite, selon l’affiche à l’entrée, le plus gros bouddha de style chinois au monde !
On doit cette œuvre opulente à la fondation Sawang Satthatham. Quant au temple en tant que tel, il est impressionnant par ses dimensions et ses couleurs vives, caractéristiques des sanctuaires chinois taoïstes.
Le plus utile des quatre est sans doute celui consacré à Guanyin. Comme pour la fondation Poh Teck Tung à Bangkok, ce sanctuaire vise à rassembler des fonds pour assurer les premiers secours lors d’accidents de la route et la prise en charge des cadavres. Cette fondation possède quelques ambulances qui parcourent la province, financés par les dons.
Le plus surprenant, et sans doute le plus beau des quatre, est le Wat Upaipatikaram (วัดอุภัยภาติการาม). De l’extérieur, on ne se doute pas que ce temple à l’apparence chinoise renferme un Bouddha géant typiquement de style thaï.
Avec ses décorations, son Bouddha et son ambiance apaisée, ce petit temple est l’un des joyaux méconnus de Chachoengsao.
Comment se rendre et se déplacer à Chachoengsao ?
Le tourisme tel qu’il se pratique à Chachoengsao est caractéristique de l’émergente classe moyenne thaïlandaise qui a le temps et les moyens de se déplacer par elle-même entre des lieux distants de plusieurs kilomètres.
En d’autres termes, pour pleinement profiter de son séjour à Chachoengsao, mieux vaut avoir son propre moyen de locomotion, au risque d’être vite limité au territoire restreint de la ville et des prix élevés des Tuk Tuk pour sortir des sentiers battus.
Si l’on reste confiné à la ville, on peut toutefois aisément se déplacer d’un point à un autre, d’un temple à un autre, grâce aux Tuk Tuk et aux lignes de pickups collectifs (Songteaw), pour quelques bahts.
Pour se rendre à Chachoengsao, le moyen le plus économique et sympathique reste le train. Pour seulement 13 bahts depuis Hua Lomphong Station, en 1h30 vous êtes à destination.
A Bangkok, notez qu’on peut aussi monter dans le train depuis une autre gare, ou plutôt quai : Makkasan, Asok, Hua Mak ou même Lat Krabang près de l’aéroport Suvarnabhumi.
Bien évidemment, une ligne de bus et de mini van dessert toutes les heures Chachoengsao, certains allant directement aux deux temples célèbres.
Outre la location d’une voiture, un choix judicieux pourrait être la location d’un taxi à la journée. Cela simplifie la vie et permet de planifier son road trip ou bien de suivre les conseils du chauffeur.
Sinon, soyons fous, ne suivez aucune recommandation de cet article et allez-y au petit bonheur la chance, Chachoengsao ne vous décevra pas.