Le Wat Rong Khun, communément appelé le temple blanc de Chiang Rai, est une immense oeuvre d’art sous forme de temple que l’artiste thaïlandais Chalermchai Kositpipat a réalisé, conciliant religion et culture populaire.

Originellement, le Wat Rong Khun était un temple vétuste et délabré, dont les ressources financières étaient insuffisantes pour financer sa restauration. C’est M. Kositpipat, artiste de renom, qui a décidé de rénover le temple à sa façon et avec ses propres fonds dans le but de rendre hommage à sa ville natale, Chiang Rai, et au roi Rama IX. Au fil des années, le projet lui aurait coûté plus de 30 millions de dollars.

Un visuel fantasmagorique

Dès la première vision du temple, on se retrouve immergé dans un univers abstrait et féerique, une sorte d’oxymore déconcertant entre ce qui peut sembler angélique et sordide. 

Angélique par la blancheur éclatante de l’édifice, sur lequel des milliers de morceaux rectangulaires de verre/miroirs ont été assemblés, ce qui permet au temple de renvoyer les rayons du soleil et donne un effet pailleté subjuguant.

Le blanc éthéré sublimé par ces éclats brillants donne un aspect celeste et enchanteur à la structure, ce qui renvoie à l’impression que cette vision sort d’un rêve. 

La mort omniprésente

C’est en se rapprochant du temple que l’aspect « morbide » se révèle. En effet de nombreuses références à la mort émaillent les alentours du temple et devant ce dernier. Les arbres qui parsèment le jardin ont suspendu à leurs branches des têtes aux visages effrayants, dont découlent des plantes sèches verdâtres.

Ces visages sont parfois des crânes humains supportant des cornes enroulées, parfois des monstres difformes. À contrario, certains visages appartiennent parfois à la culture populaire faisant par exemple référence à l’univers des bandes dessinées Marvel. 

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Le rapport à la mort est présent dès l’entrée du temple. Si vous souhaitez pénétrer ce qui pour l’instant ressemble à un rêve, vous devez traverser un pont en dessous duquel des centaines de mains en pierre jaillissent du sol comme si elles espéraient un retour à la vie, ou comme si elles souhaitaient vous attraper et vous tirer parmi elles.

Certaines soulèvent des crânes humains, d’autres sont recroquevillées et les détails apportés par l’artiste permettent de comprendre l’état de souffrance profond ressenti par ce qu’il reste de ces corps tombés aux enfers. 

La description officielle de ce pont indique qu’il se situe au-dessus des mains de ceux qui n’ont pas résisté à la tentation. Afin de ne pas tomber et subir le même sort que ces mains, il vous faudra éviter la tentation, la cupidité et le désir.

Voilà l’enseignement délivré par ce pont pour suivre le chemin du bonheur. Le pont est suivi d’une entrée « la porte du ciel » gardée par deux créatures divines qui décident du sort des anciens vivants, il s’agit de la Mort et de Rahu.

Même les plots délimitant la surface de ce lieu sont un clin d’œil direct et concret à la mort : des plots rouge et blanc surplombés par une tête de mort rouge également. 

Des symboliques spirituelles  

L’artiste n’a pas imaginé les structures et les couleurs des bâtiments du Wat Rong Khun de façon aléatoire, il a soigneusement pensé chaque détail du temple.  Sa couleur blanche a été choisie afin de symboliser la pureté du bouddhisme et les morceaux de miroir qui y sont incrustés représentent la réflexion de l’illumination. 

Le Wat Rong Khun a une seconde symbolique :

Le temple blanc représente l’esprit, tandis que le bâtiment couleur or représente le corps. Le blanc est utilisé pour la pureté, la volonté de se concentrer sur l’esprit, contrairement à l’or qui exprime une surconcentration des hommes autours des désirs mondains, des possessions matérielles et de l’argent.

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Un temple moderne qui se distingue par ses nombreuses références à la culture populaire 

À l’extérieur comme à l’intérieur du temple figurent des clins d’œil ou des références directes à la Pop Culture que certains considèrent comme irrévérencieux. 

Soyez attentifs car de nombreuses références sont dissimulées. 

Le bâtiment principal nommé Ubosot (dans lequel les photos sont interdites), est la pièce dans laquelle se trouve à la fois une représentation de Bouddha, peinte et sculptée, mais également de multiples effigies appartenant à l’univers Pokemon avec pikachu ou salamèche, Matrix avec Mr Anderson, Marvel avec Spiderman, Dc avec Superman etc… Les références sont bien plus nombreuses mais c’est à vous de les trouver et de les énumérer : un conseil, soyez attentifs aux plus petits détails de l’Ubosot. 

Le Temple Blanc, endommagé par un tremblement de terre en 2014

Le 5 mai 2014, le temple blanc a été fortement endommagé à cause d’un tremblement de terre. Selon l’artiste Chalermchai Kositpipat, il est trop dangereux de laisser l’accès aux visiteurs c’est pourquoi il souhaite sa démolition. Mais la venue d’experts a contrecarré l’idée que se faisait l’artiste et lui ont assuré que les bâtiments étaient structurellement en bon état, une rénovation suffirait pour accueillir les visiteurs à nouveau.

L’artiste s’est ainsi donné pour mission de redonner son éclat au Wat Rong Khun en moins de deux ans. Aujourd’hui, le Wat Rong Khun est l’une des attractions les plus visitées de Chiang Rai. 

3 comments
  1. Pour passer devant plusieurs fois par an, je trouve que c’est vraiment une horreur…. Je l’appelle l’Omelette Norvégienne !

  2. Je l’ai visité en 2005 alors qu’il n’était pas encore achevé loin de là.J’ai été très impressionné par ce type d’architecture à la fois baroque et magnifique sortnt de tout ce que l’on peut voir comme temple en Asie.

  3. Ce temple est incontournable. Il est captivant et laisse souvent perplexe ou amusé. A noter, toujours à Chiang Raï, accessible en transports en commun, La Maison noire, ensemble de bâtiments faussement traditionnels et lieu de sculptures (au sens très large) contemporaines. Assez méconnu des touristes, l’endroit, tout à fait captivant dû à un artiste Thaï également célèbre, mérite fortement la visite.

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