Un nouvel indice de risque de catastrophe lancé par l’Institut pour l’environnement et la sécurité humaine de l’Université des Nations Unies pourrait aider les donateurs et les organisations humanitaires à mieux comprendre pourquoi certains pays sont plus menacés que d’autres par une catastrophe naturelle, ainsi qu’à mieux structurer leurs réponses lorsqu’une catastrophe survient.
Jörn Birkmann, directeur scientifique du projet WRI de l’Institut des Nations Unies, a expliqué que l’indice mondial de risque (World Risk Index, WRI) est le seul à définir le risque comme l’interaction entre un risque naturel et la vulnérabilité d’une communauté donnée. Cela permet non seulement de planifier des réponses à court terme, mais également des interventions à long terme.
Le WRI tient compte de facteurs sociaux, politiques, économiques et environnementaux afin de déterminer la capacité d’une communauté touchée par une catastrophe à y faire face. Il s’intéresse à quatre éléments principaux, qui tiennent à leur tour compte de pas moins de 28 variables.
La Thaïlande obtient son plus mauvais score à cause de son manque de préparation aux catastrophes
Dans ce classement la Thaïlande se situe en 85e position avec une exposition au risque assez élevée (14.8 %), mais surtout une exposition élevée au manque de capacité de réponse en cas de catastrophe (76%). La Thaïlande se trouve de toute façon dans une région à risque, l’Asie du Sud-Est, naturellement plus exposée aux tempêtes tropicales, pluies ou sécheresses excessives. Cette région comprend aussi des pays à risque « très élevés » comme l’Indonésie ou les Philippines.
Le rapport donne des résultats détaillés pour chaque pays pour quatre variables principales
1. L’exposition à un risque naturel (aussi bien les risques naturels soudains que les risques progressifs comme la sécheresse).
Les cinq pays les plus vulnérables | Vulnérabilité (en %) | ||||||||
Afghanistan | 76.19 | ||||||||
Niger | 75.8 | ||||||||
Tchad | 75.14 | ||||||||
Sierra Leone | 73.50 | ||||||||
Érythrée | 72.88 |
2. La prédisposition, c’est-à-dire la probabilité qu’une société ou qu’un écosystème donné soit endommagé en cas de catastrophe naturelle. Les conditions économiques, nutritionnelles et de logement, ainsi que les infrastructures préexistantes sont prises en compte.
3. La capacité à faire face en fonction du type de gouvernance, du niveau de préparation, du degré d’anticipation des systèmes d’alerte, des services médicaux et du niveau de sécurité sociale et matérielle. « La gouvernance est un sujet clé et politiquement sensible, c’est pourquoi il est négligé par de nombreux indices du même genre, mais un gouvernement stable capable d’aider son peuple à devenir résistant est une nécessité », a indiqué M. Birkmann. Il a illustré ses propos en comparant l’impact des récents tremblements de terre à Haïti et au Japon. « En raison de capacités à faire face et d’adaptation plus élevées, comme une réglementation encadrant la construction, les victimes ont été bien moins nombreuses au Japon ».
4. Stratégies d’adaptation – impliquant les capacités et les stratégies aidant les communautés à faire face aux conséquences négatives probables de catastrophes naturelles et du changement climatique.
« Tandis que nous déterminons quels sont les pays ayant besoin de réponses à court terme, comme de l’aide alimentaire, nous devons également savoir où il nous faut établir des programmes « nourriture contre travail » ou des stratégies de fourniture d’eau sur le long terme ».
« L’information sur la capacité à faire face est utile pour ce qui est des réponses à court terme, mais les organisations non gouvernementales (ONG) ont besoin d’informations sur la capacité d’adaptation de la région pour la planification et l’élaboration de programmes à long terme », a dit Peter Mucke, directeur général de Bündnis Entwicklung Hilft, un consortium de cinq ONG allemandes qui ont collaboré avec l’université des Nations Unies dans le cadre de cette étude.
Source: CATASTROPHES: Un nouvel indice de risque aide à évaluer la vulnérabilité