Les deux plus gros site sociaux d’internet deviennent de plus en plus populaires auprès de la population thaïlandaise, mais aussi auprès du gouvernement et des entreprises qui les utilisent pour communiquer.
Le nombre d’utilisateurs de Facebook en Thaïlande est passé de 1,5 millions à 5 millions en l’espace des huit derniers mois, des chiffres qui placent la Thaïlande au premier rang mondial en terme de croissance sur Facebook. Le site est maintenant le second site le plus consulté dans le Royaume, derrière Google, alors qu’il n’était qu’en cinquième place en décembre dernier.
L’utilisation des réseaux sociaux tels Twitter ou Facebook par les Thaïlandais force les entreprises à se mettre au goût du jour en terme de communication. Avec un nombre très important d’utilisateurs et en croissance constante, les réseaux sociaux sont devenus une nécessité pour gérer la communication des entreprises. De mauvaises critiques à l’égard d’un produit peuvent avoir un impact négatif sur les ventes de celui-ci, ou sur l’image de marque d’une société.
Les politiques ont aussi compris l’importance de ces sites et les utilisent maintenant pour communiquer leurs idées. Ainsi, le gouvernement a crée, au début du mois de juillet, une page Twitter, appelée Thai Khu Fat, destinée à informer les internautes des actions du gouvernement.
Le premier ministre, Abhisit Vejjajiva, a également un compte Twitter qui compte plus de 50 000 « followers ». Il en de même pour Thaksin Shinawatra, ancien premier ministre, qui a lancé sa page Twitter en juillet 2009, et qui est suivi par plus de 65 000 personnes. Ce dernier s’est beaucoup servi de ce moyen de communication pour attaquer ses opposants et pour débattre avec ses partisans lors des manifestations des « Rouges » dans le centre de Bangkok en mars, avril et mai 2010.
C’est d’ailleurs durant cette période que le nombre d’inscription sur Facebook a atteint un record avec plus de 500 000 inscrits entre avril et mai 2010. Internet a été largement sollicité pour l’accès à l’information autre que par la télévision, radio et journaux, médias sous le contrôle du gouvernement ou des « Rouges ». Twitter s’est révélé d’une utilité majeure pour les journalistes présents sur place lors du conflit.
« Je ne me rendais pas compte du pouvoir de Twitter. Cela nous a permis de pouvoir couvrir les évènements directement sur place tout en pouvant témoigner de ce qu’il se passait »,
témoigne Agnes Dherbeys, photographe freelance française.
Une entraide entre journalistes et hommes de terrain qui a permis à la plupart de savoir où se situer dans une ville qui était de plus en plus en proie au chaos. Paradoxalement, c’est la censure sur internet qui a contribué à la croissance des réseaux sociaux. La Thaïlande reste un pays où la censure est omniprésente et on dénombre plus de 65 000 sites bloqués par le gouvernement.
Mais la volatilité et la rapidité d’ouverture des comptes Twitter et Facebook permet d’échapper plus facilement aux censeurs. Le gouvernement a crée, au mois de juin dernier, une cellule spéciale appelée Bureau de Prévention et d’éradication des Crimes Informatiques, qui a officiellement pour but de protéger la royauté des attaques venant d’internet, mais qui pratique une forme de censure assez large sur plusieurs milliers de sites internet.
Melaine Brou