Le lancement de la 24ème édition du rapport mondial des droits de l’homme à Bangkok par Human Rights Watch ne pouvait pas mieux s’inscrire dans le contexte actuel qu’en cette période de crise politique en Thaïlande. L’occasion de faire un bilan de la situation du royaume concernant les droits humains.
» Nous ne voulons plus de violences, et pourtant aujourd’hui encore, cela continue de se produire ». C’est avec ces mots forts que Sunai Phasuk, chercheur pour la Thaïlande et le Laos pour Human Rights Watch a ouvert le dossier sur les droits de l’homme en Thaïlande, à l’occasion du lancement du rapport mondial de 2014 de l’association Human Rights Watch.
« Le gouvernement de la première ministre Yingluck Shinawatra a peu progressé en 2013 quant à la résolution des problèmes de droits de l’homme dans le pays, et continue de protéger les militaires de toute responsabilité dans les violences politiques de 2010 »
affirme le rapport qui n’hésite pas à faire une piqûre de rappel sur le crise de 2010 qui a causé la mort de plus de 90 personnes et fait 2000 blessés.
Le rejet d’une loi d’amnistie très controversée
Un sujet sensible qui se réfère d’ailleurs directement à l’actualité puisque c’est une loi d’amnistie votée en novembre dernier- elle a finalement été rejetée – qui est à l’originine de la mobillisation et des manifestations en cours.
Le texte prévoyait une large amnistie des personnes poursuivies pour des faits de corruption et autres délit liés à la politique, tous camps confondus, y compris l’ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra renversé lors du coup d’Etat de 2006. Cette loi d’amnistie aurait donc blanchi indistinctement tous les acteurs impliqués dans la répression de 2010.
La liberté d’expression en Thaïlande
Un autre sujet fort au sommaire du rapport est celui de la liberté d’expression, qui est très controversée en Thaïlande. En effet, le crime de lèse-majesté est passible de très lourdes peines, même si, d’après l’observatoire des droits de l’homme (Human Rights Watch http://www.hrw.org/),
« le nombre d’arrestations pour crime de lèse-majesté (insultes envers la monarchie) a significativement diminué depuis la prise de pouvoir de la première ministre Yingluck Shinawatra en 2011. »
Cependant, les autorités continuent d’appliquer cette loi et nombreux sont ceux qui se sont retrouvés derrière les barreaux pour avoir critiqué la monarchie de quelque manière que ce soit. Le rapport évoque également les violences dans les provinces frontalières du Sud, les réfugiés et les travailleurs migrants, mais aussi la politique actuelle concernant la lutte contre les stupéfiants.
Le rapport complet de HRW est téléchargeable en Anglais sur le site http://www.hrw.org. Le chapitre sur la Thaïlande (anglais) est consultable ici