En Thaïlande, le mariage gay pourrait être voté cette année au Parlement : ce serait une première dans la région Asie-Pacifique à l’exception de la Nouvelle Zélande qui a légalisé le mariage homosexuel le 17 avril dernier.
La Chambre des Représentants devrait examiner le projet de loi sur le mariage gay au cours de l’année.
Chumaporn Taengkliang, activiste pour les droits des personnes du même sexe et faisant partie du groupe Anjaree parle à Pravit Rojanaphruk (The Nation) du futur de ce projet et de ce qu’il signifierait pour la Thaïlande. Voici quelques extraits:
Pensez-vous que la Thaïlande fera passer le projet de loi?
Quelques députés (ceux qui sont pour le projet) nous ont demandé de recueillir 10.000 signatures afin de donner plus d’importance au projet. Cela permettra également aux gens de devenir membres du sous-comité. Ceux faisant partie de la société civile pensent qu’une discussion plus large est nécessaire afin d’élaborer un projet qui inclurait les droits des personnes transgenres, ce qui n’est pas le cas pour le projet actuel. Le projet proposé ne donne que le droit aux personnes gays et lesbiennes de s’unir légalement.
Ce qui manque encore à la Thaïlande, est une loi sur l’identité qui garantirait les droits des personnes transgenres. Néanmoins, les députés pensent qu’il faudrait commencer par une étape simple et limitée.
Envisagez-vous qu’un groupe serait en opposition totale avec le projet?
Aucun groupe opposant ne s’est encore manifesté publiquement, mais nous nous attendons à une opposition à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement. Les parents pourraient être inquiets et penser que cela lancerait une mode auprès de leurs enfants et les professeurs pourraient penser qu’ils auront plus de travail. En réalité, la loi n’apprend pas aux gens à devenir homosexuels, elle ne fait que garantir leurs droits.
Certains pourraient argumenter qu’être en faveur d’une telle loi est « anormal » ou que c’est contre-nature. Comment réagiriez-vous?
Sont-ils anormaux ? Nous ne pouvons pas nier le fait que les personnes avec une orientation sexuelle différente existent déjà. L’Organisation Mondiale de la Santé est revenue sur sa déclaration disant que les personnes homosexuelles étaient anormales. Quant aux Nations Unies ; le secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré vouloir protéger les droits de chacun. L’an dernier, les Nations Unies ont créé un département pour l’Orientation Sexuelle et l’Identité des Sexes à New-York et en mars, le groupe a lancé sa première étude en Thaïlande.