Du droit de vote pour tout.e.s et l’abolition de la polygamie en 1932 à la campagne #DontTellMeHowToDress choc de Cindy Bishop, enquête sur la place de la femme dans la société thaïlandaise.
“Because She Watched”, c’est le nom de la nouvelle collection spéciale de séries, de documentaires et de films que va lancer Netflix le dimanche 8 mars à l’occasion de la journée internationale de la femme.
Pour porter ce projet c’est la mannequin, actrice et présentatrice Cindy Bishop qui a été choisie.
#DontTellMeHowToDress, le #MeToo thaïlandais
Deux ans après sa campagne #DontTellMeHowToDress – qui avait fait couler beaucoup d’encre lors de sa sortie – l’activiste féministe va désormais pouvoir partager sa sélection de films et séries autour de la question féminine aux utilisateurs de la plateforme.
Sirinya “Cindy” Bishop n’est pas étrangère au cercle de protection des droits de la femme en Thaïlande.
Elle a notamment contribué à la sensibilisation au harcèlement sexuel et à l’inégalité entre les sexes en Thaïlande.
En 2018 son hashtag #DontTellMeHowToDress, montrant des photos de femmes décomplexées et appelant à l’affirmation des femmes dans la société thaïlandaise, avait ouvert un débat autour de la condition de ces dernières dans le pays. A sa sortie, le hashtag avait dépassé celui de #MeToo dans le pays.
35 % des femmes victimes de violences physiques et/ ou sexuelles
Malgré l’adoption en 2007 d’un Acte la criminalisant, la violence domestique est également un problème majeur dans la société thaïlandaise.
A ce jour, 35 % des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles en Thaïlande selon le programme des Nations unies pour le Développement (PNUD)
Ces dernières années de nombreuses vidéos d’une rare violence ont été postées sur les réseaux sociaux, dessus on y voit des femmes violentées par un homme – leur conjoint le plus souvent – jusqu’à en mourir.
Chorlada Tarawan, attaquée à l’acide pendant son sommeil, Laksana Kamlangkeng dont le crâne a été fracassé puis et a été découpée en morceaux, ou encore Tunyamad Tanamsri, tuée à bout portant dans un hôpital avec son père
59% des femmes harcelées pendant Songkran
En 2018, des fonctionnaires du gouvernement thaïlandais suggéraient aux femmes de ne pas s’habiller trop sexy pour le festival de Songkran afin de ne pas être harcelées sexuellement.
Cette même année, sur 1 650 femmes interrogées par la Fondation du mouvement progressiste des femmes et des hommes et âgées de 10 à 40 ans, 59% avaient déclaré avoir subi un harcèlement sexuel lors du festival.
L’enquête avait également pointé du doigt l’univers sexiste de la télévision qui diffusait un “contenu objectivant sexuellement les femmes”.
Les médias proposeraient une image stéréotypée de la femme prostituée opposée à celle de la femme au foyer, sans aucune nuance.
Les violences domestiques y seraient banalisées et acceptées selon Dr Chanettee Tinnam, professeure à l’université de Chulalongkorn pour le Bangkok Post.
“Il y a toujours une massive présence de stéréotypes des femmes prostituées ou au contraire de bonnes mamans, filles ou épouses dans les séries TV et JT en Thaïlande. Il y a toujours de la pornographie en ligne et sur certaines chaînes locales, même si c’est illégal, parce que le gouvernement ignore le sujet”
Channetee Tirram , chercheuse sur l’imagerie de la femme en Thaïlande, pour Médiapart en mars 2019
Pour contrer l’imagerie donnée par les médias traditionnels, de nombreux sites ont éclos sur internet. “Thai consent” propose un échange et un partage d’expériences personnelles pour de nombreuses femmes ayant été victimes de violences ou tout simplement de sexisme.
Pour réduire ces inégalités, la Thaïlande a adhéré aux objectifs du PNUD visant à réduire les inégalités de genre partout dans le monde.
Cependant à ce jour, beaucoup de droits sont encore interdits aux femmes, à commencer par l’avortement qui ne rentre pas dans les croyances bouddhistes selon lesquelles on ne peut pas tuer un fœtus, considéré comme un être vivant. Si une femme fait le choix d’avorter, l’esprit de l’enfant la suivra pour la hanter.
2 comments
Pourtant dans les séries TV, les femmes revêtent souvent le rôle de pimbêche, méprisante et criant fort.
Si vous suivez Amarin TV c’est pratiquement toutes les semaines que des femmes sont tuées le plus souvent par le mari ou un membre de la famille. Ici les hommes ont vraiment une mentalité d’hommes du Néandertal. Moi ce qui me choc c’est quand il y a une femme qui se fait battre dans la rue personne n’intervient.
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