Le Ministère de la Santé Publique a émis un avertissement hier, pour alerter le public sur la pire épidémie de fièvre dengue en Thaïlande depuis une décennie, avec plus de 4000 personnes infectées par le virus en deux mois seulement. Un total de 4393 personnes sont tombées malades entre le 30 Décembre l’an dernier et le 23 février dont six ont succombé à la maladie. Les enfants et les adolescents âgés de sept à 14 ans sont les plus exposés au risque.
Plus de la moitié des cas de dengue ont été enregistrés dans les provinces centrales, suivi par le Sud et le Nord, a déclaré le secrétaire permanent pour la santé publique Boonyawongwirote Prat.
La poussée de fièvre dengue est due principalement aux changements climatiques qui ont accéléré le cycle de vie des moustiques, leur permettant de produire un minimum de la dose infectieuse virus de la dengue en moins de temps qu’auparavant.
Le dernier foyer de dengue avait été signalé en Thaïlande en 1998, quand 129954 personnes avaient été infectées par la fièvre dengue, faisant 424 victimes.
La dengue est transmise à l’homme par l’intermédiaire de moustiques et se répand souvent en milieu urbain ou semi-urbain.
La dengue « classique » se manifeste brutalement après 2 à 7 jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d’une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Au bout de 3 à 4 jours, une brève rémission est observée, puis les symptômes s’intensifient – des hémorragies conjonctivales, des saignements de nez ou des ecchymoses pouvant survenir – avant de régresser rapidement au bout d’une semaine. La guérison s’accompagne d’une convalescence d’une quinzaine de jours. Sous cette forme, la dengue, bien que fort invalidante, n’est pas dangereuse.
Sa forme hémorragique, qui représente environ 1% des cas de dengue dans le monde, est par contre extrêmement sévère : la fièvre persiste et des hémorragies multiples, notamment gastro-intestinales, cutanées et cérébrales, surviennent souvent. La guérison peut être rapide, totale et sans séquelles. Mais, chez les enfants de moins de quinze ans notamment, un état de choc hypovolémique peut s’installer, refroidissement, moiteur de la peau et pouls imperceptible signalant une défaillance circulatoire. L’enfant est agité et se plaint de douleurs abdominales. Il risque la mort en quelques heures s’il n’est pas perfusé.