Le ministère de la Santé publique a signalé jeudi un deuxième cas de variole du singe en Thaïlande à Bangkok.
Le ministre de la Santé publique, Anutin Charnvirakul, a déclaré que la personne infectée est un Thaïlandais qui a développé une forte fièvre, des douleurs et des cloques sur le corps le 12 juillet et qu’il est soigné à l’hôpital de Vajira de Bangkok.
Le résultat des tests de laboratoire du département des sciences médicales a confirmé qu’il avait été infecté par la variole du singe, a déclaré le ministre.
L’homme a déclaré aux autorités sanitaires qu’il avait eu des relations sexuelles avec plusieurs hommes étrangers, a-t-il ajouté.
Opas Karnkawinpong, directeur général du Département de contrôle des maladies, a déclaré que 10 personnes vivant dans la même maison étaient considérées comme un groupe à risque. Ils ont dû subir des tests de laboratoire et les autorités sanitaires attendaient les résultats.
Les responsables essayaient de trouver d’autres personnes qui étaient en contact étroit avec le patient, a-t-il déclaré.
Le premier cas de variole du singe en Thaïlande était un Nigérian de 27 ans, arrivé à Phuket en octobre dernier. Au cours de son séjour à Phuket il a fréquenté plusieurs lieux de divertissement nocturnes et a eu des relations sexuelles avec plusieurs femmes.
La semaine dernière, il a été confirmé qu’il était infecté par le virus de la variole du singe, mais il a refusé de se faire soigner à Phuket et s’est enfui au Cambodge via un poste frontalier terrestre, mais a été localisé par des autorités cambodgiennes et hospitalisé.
Dix-neuf personnes à Phuket ont été identifiées comme ses contacts, mais elles se sont avérées exemptes du virus.
Principaux faits
- La variole du singe est causée par l’orthopoxvirus simien, qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés.
- La variole du singe est une zoonose virale que l’on rencontre principalement dans les régions de forêt tropicale humide d’Afrique du Centre et de l’Ouest. Elle est parfois exportée vers d’autres régions.
- Sur le plan clinique, la variole du singe se manifeste généralement par de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions lymphatiques et peut entraîner toute une série de complications médicales.
- La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Certains cas peuvent être graves. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6 %.
- Le virus de la variole du singe se transmet à l’être humain par un contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus.
- La transmission du virus de la variole du singe d’une personne à l’autre se fait par un contact étroit avec des lésions, des liquides organiques, des gouttelettes respiratoires et des matériaux contaminés, comme la literie.
- Le tableau clinique de la variole du singe ressemble à celui de la variole, une infection à orthopoxvirus apparentée dont l’éradication à l’échelle mondiale a été déclarée en 1980. La variole du singe est moins contagieuse que la variole et entraîne une maladie plus bénigne.
- Les vaccins à base de virus de la vaccine employés dans le cadre du programme d’éradication de la variole offraient également une protection contre la variole du singe. Des vaccins plus récents ont été mis au point, dont un a été approuvé pour la prévention de la variole du singe.
- Un agent antiviral conçu pour le traitement de la variole a également été homologué pour le traitement de la variole du singe.
La variole du singe selon l’OMS
La variole du singe (ou orthopoxvirose simienne) est une zoonose virale (virus transmis à l’être humain par les animaux) dont les symptômes ressemblent en moins grave à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole. Avec l’éradication de cette dernière en 1980 et l’arrêt de la vaccination antivariolique qui a suivi, le virus responsable de variole du singe est apparu comme l’orthopoxvirus le plus important en termes de santé publique.
La variole du singe est principalement présente en Afrique du Centre et de l’Ouest, souvent à proximité des forêts tropicales humides, et on le rencontre de plus en plus dans les zones urbaines. Parmi les hôtes animaux, figurent divers rongeurs et primates.
Agent pathogène
Le virus de la variole du singe est un virus enveloppé à ADN double brin qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés. On distingue deux clades génétiques distincts du virus de la variole du singe : le clade d’Afrique centrale (bassin du Congo) et celui d’Afrique de l’Ouest. Le clade du bassin du Congo est celui qui, historiquement, a causé les formes les plus graves de la maladie et on pensait qu’il était plus transmissible. La division géographique entre les deux clades se situait jusqu’à présent au Cameroun – le seul pays où les deux clades de virus ont été identifiés.
Hôte naturel du virus de la variole du singe
On sait que plusieurs espèces animales sont sensibles au virus de la variole du singe. Il s’agit notamment des funisciures, des écureuils, des cricétomes des savanes, des loirs, des primates et d’autres espèces. Des incertitudes subsistent quant à l’histoire naturelle du virus responsable de la variole du singe et de nouvelles études seront nécessaires pour en déterminer précisément le ou les réservoirs et la manière dont il circule dans la nature.
Flambées épidémiques
La variole du singe est une maladie importante pour la santé publique mondiale, car elle affecte non seulement les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi le reste du monde. En 2003, la première flambée de variole du singe en dehors d’Afrique s’est déclarée aux États-Unis d’Amérique. Elle a été associée à un contact avec des chiens de prairie domestiques infectés. Ces animaux domestiques avaient été logés avec des cricétomes des savanes et des loirs qui avaient été importés dans le pays en provenance du Ghana. Cette flambée a entraîné plus de 70 cas de variole du singe aux États-Unis. La maladie a également été signalée chez des voyageurs provenant du Nigeria et se rendant en Israël en septembre 2018, au Royaume-Uni en septembre 2018, décembre 2019, mai 2021 et mai 2022, à Singapour en mai 2019 et aux États-Unis d’Amérique en juillet et novembre 2021. En mai 2022, plusieurs cas de variole du singe ont été recensés dans des pays non endémiques. Des études sont en cours pour mieux comprendre l’épidémiologie, les sources d’infection et les modes de transmission.