La commission électorale de Thaïlande a rendu public une liste de 358 candidats officiellement vainqueurs aux élections générales du 3 juillet dernier, ce qui signifie que la désignation de 142 députés au Parlement est toujours en suspens.
Parmi la liste des candidats dont l’élection est contestée figure quelques noms célèbres, dont le premier ministre sortant Abhisit Vejjajiva, et surtout Yingluck Shinawatra la grande gagnante du scrutin et probable future Premier ministre, ainsi que des figures importantes des « chemises rouges », tels que Jatuporn Prompan ou Natthawut Saikua.
Au total, le sort de 142 candidats est en suspens par la volonté de la commission électorale de procéder à des investigations sur chacun d’entre-eux suite à des plaintes pour irrégularités.
Abhisit et Yingluck confiants
Le leader démocrate Abhisit et la tête de liste du Pheu Thaï Yingluck, se sont montrés confiants affirmant que leur accession à la chambre des députés ne serait pas remise en cause ou annulée. Une sous-commission, qui rendra ses conclusions sous 7 jours à la commission électorale, va se pencher spécialement sur les cas de Yingluck Shinawatra et d’Abhisit Vejjajiva.
Si Yingluck Shinawatra venait à être destituée de son siège au parlement, elle ne pourrait pas prétendre au poste de premier ministre. Le Pheu Thaï se verrait alors fragilisé dans sa victoire en devant choisir à la dernière minute un nouveau candidat pour diriger le futur gouvernement thaïlandais.
Des nouilles contre des votes ?
Le Premier ministre sortant a été accusé de l’achat de votes par le fait d’avoir distribué au cours d’une réunion électorale des produits alimentaires subventionnés par le programme gouvernemental « blue flag » à destination des classes populaires. Un programme qui comprend des prix modiques pour des produits de bases comme le riz et l’huile de cuisine, ou encore des bus gratuits.
Quant à Yingluck Shinawatra, d’abord accusée puis finalement blanchie d’avoir acheté des votes en cuisinant et distribuant des nouilles lors d’un meeting, elle est maintenant accusée d’avoir laissé des politiciens sous le coup d’une condamnation les excluant de la vie politique, participer activement à sa campagne électorale.
Des figures clés des chemises rouges, qui se sont présentés sous la bannière du Pheu Thai aux élections, sont sous le coup des plaintes à la commission électorale, en relation avec leurs rôles dans les événements meurtrier du printemps 2010. Les reproches à leur encontre mettent en doutes leur capacité juridique à siéger au parlement.
Pour les autres nombreux cas d’investigations à travers tout le pays, les plaintes concernent principalement l’achat de votes et des irrégularités dans la manière dont ont été menées les campagnes électorales.
La commission électorale a par ailleurs annoncé mardi qu’elle se réunirait une nouvelle fois le 19 juillet pour annoncer une seconde vague de candidats officiellement élus.
Selon la loi constitutionnelle thaïlandaise, le parlement doit se réunir pour une première session au maximum 30 jours après les élections, soit au plus tard le 2 aout. Pour ce faire, 95 % des députés, soit 475, doivent officiellement avoir été intronisés. Il manque donc encore 117 candidats à déclarer officiellement vainqueurs.
Madame Sodsri, membre de la commission électorale, a déclaré que si toutes les plaintes ne pouvaient être étudiées avant la date fatidique du 2 aout, certains vainqueurs soumis à des plaintes électorales seraient malgré tout investis et les enquêtes se feraient plus tard.