L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est tente de négocier la fin de l’affrontement entre les forces thaïlandaises et cambodgiennes. Le combat est le conflit le plus grave jamais vu entre deux pays de l’ASEAN et est considéré comme un test de la capacité de l’organisation pour maintenir la paix et la stabilité dans la région.
Le Ministre indonésien des Affaires étrangères Marty Natalegawa s’est rendu à Phnom Penh depuis le début des combats pour tenter une médiation. L’Indonésie occupe en ce moment la présidence de l’Association des nations de l’Asie, qui tente de persuader Bangkok et Phnom Penh de respecter un cessez-le feu et de négocier la fin des combats qui ont débuté vendredi.
Le conflit le plus grave au sein de l’ASEAN depuis que l’organisation a été fondée
Lundi, des combats ont de nouveau été signalés près du temple hindou de Preah Vihear, le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge
Les combats ont ému les autres membres de l’ASEAN, et constituent un premier test de l’un des ses principaux objectifs de l’organisation: maintenir la stabilité et la paix dans la région. Certains experts de la sécurité régionale estiment que le principe de base de l’organisation de ne pas interférer dans les affaires intérieures de ses membres, montre aujourd’hui les limites de son efficacité.
Carl Thayer, un spécialiste de l’Asie du Sud de l’Australian Defense Force Academy, est préoccupé par le manque de retenue des deux parties a conflit. Il estime que l’escalade militaire entre les deux pays est le conflit le plus grave entre les membres de l’ASEAN depuis que l’organisation a été fondée dans les années 1960.
Thayer estime que la résolution de cette crise sera un test pour l’Indonésie, en tant que président de l’ASEAN. Parce que l’Indonésie est un pays respecté, et une partie neutre, elle pourrait réussir à convaincre les deux parties de se retirer avant que la région entière ne soit affectée.
« Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge affecte également la perception globale de la région et sa capacité à tenir sa région en ordre. Les pays les plus vertueux et mieux gouverné sont pénalisés par l’action de la Thaïlande et du Cambodge en raison de revendications nationalistes exagérés. »
a déclaré Thayer.
Si la médiation échoue, l’ASEAN peut imposer des sanctions économiques, mais elle n’a jamais dans le passé pris des mesures coercitives a l’encontre de l’un de ses membres.
Le Vietnam, également membre de l’ASEAN appelle le Cambodge et la Thaïlande à faire preuve de retenue
Répondant lundi à la question d’un correspondant sur la réaction du Vietnam à propos du conflit survenu ces derniers jours à proximité du temple de Preah Vihear à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Nguyen Phuong Nga a déclaré :
« Etant membre de l’ASEAN, le Vietnam est profondément préoccupé par le conflit à proximité du temple de Preah Vihear et appelle les deux parties à faire preuve de retenue, à s’abstenir de rendre plus complexe la situation, à régler les problèmes par voie de négociations pacifiques sur la base des principes fondamentaux de la loi internationale, de la Charte de l’ONU ainsi que de l’esprit d’amitié et de solidarité au sein de l’ASEAN, ce dans l’intérêt des deux peuples, pour la paix, la stabilité et la coopération dans la région comme dans le monde ».
Les nationalistes thaïlandais de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), jettent de l’huile sur le feu
Plus connus sous le nom de « chemises jaunes », les membre de la PAD envisagent d’occuper vendredi prochain plusieurs « points clés » de Bangkok afin de contraindre le gouvernement du pays à démissionner, rapporte lundi le quotidien Bangkok Post.
Les « chemises jaunes » demandent la révocation d’un protocole d’accord ratifié en 2000sur la délimitation des frontières, dans lequel la partie thaïlandaise a partiellement reconnu le droit du Cambodge sur le temple. Or, après le coup d’Etat de 2006 en Thaïlande, les négociations sur le règlement du litige ont été suspendues.
« Contraindre le gouvernement à démissionner n’est pas notre principal objectif. L’essentiel est de chasser les troupes et les colons khmers des territoires thaïlandais occupés par le Cambodge »,
a annoncé lundi un dirigeant des « chemises jaunes ».
Le Conseil des ministres a approuvé mardi une nouvelle application de la Loi sur la sécurité intérieure (ISA) du 9 au 23 février dans sept districts autour de Government House pour fournir le cadre juridique destiné à contenir les manifestations, a indiqué le porte-parole du gouvernement Panitan Wattanayagorn.