Deux jours après les élections, les deux principaux partis politiques rivaux – le Pheu Thai, soutenu par le clan Shinawatra, et le parti pro-junte Phalang Pracharat – se retrouvent face à face engagés dans une bataille très serrée pour la formation du prochain gouvernement.

Le parti Phalang Pracharat peut s’appuyer sur une victoire électorale en terme de suffrages obtenus : le dernier décompte portant sur 95% des votes lui donne une avance assez confortable (environ 500 000 voix) sur son rival le parti Pheu Thai.

Le parti pro-junte a recueilli 7 939 937 voix au dernier décompte, tandis que Pheu Thai, termine deuxième avec 7 423 361 voix.

Le Pheu Thai en première position à l’Assemblée

Mais en ce qui concerne la répartition des sièges à l’Assemblée c’est sans doute le parti Pheu Thai qui devrait l’emporter avec 138 sièges contre 119 au parti qui soutient les militaires.

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Selon les estimations de The Nation, aucun des deux camps ne peut espérer avoir une majorité au Parlement sans l’appui du parti Bhumjaithai

Or en théorie c’est le parti qui a remporté le plus grand nombre de sièges de députés qui devrait être invité en premier à former le nouveau gouvernement.

La Commission électorale (CE) a annoncé hier les résultats officieux des élus des circonscriptions. Le parti Pheu Thai est le parti le plus important avec 138 sièges issus des 350 circonscriptions.

Phalang Pracharat, quant à lui, a terminé deuxième, remportant 96 sièges dans les circonscriptions, mais devrait bénéficier d’un complément de sièges en provenance du collège de 150 députés élus sur les listes des partis, et terminer avec 119 élus.

Il faudra attendre le 9 mai pour avoir la répartition définitive des sièges qui comprendra les 150 autres députés élus sur des listes présentés par chaque parti, mais il est déjà acquis qu’aucun parti n’aura la majorité nécessaire à la formation d’un gouvernement, soit 250 sièges.

Une coalition Pheu Thai et Future Forward contre les militaires

Seul le parti Future Forward partage l’objectif explicite du parti Pheu Thai de mettre fin au pouvoir du Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO) et de démanteler l’héritage du gouvernement militaire. Mais avec seulement 87 sièges prévus pour le FFP, cela ne suffirait pas pour avoir une majorité au Parlement.

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Le Bhumjaithai un parti de centre droit en position d’arbitre

Promouvoir la culture du cannabis à des fins thérapeutiques, c’est le message assez original qu’avait choisi le parti Bhumjaithai pour les prochaines élections.

Apparemment avec un certain succès, puisque le petit parti de centre droit se classe cinquième avec 52 sièges, talonnant le vénérable Parti Démocrate (55 sièges) en pleine déconfiture.

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« La cigarette tue, l’alcool tue, les drogues tuent, pas le cannabis » a déclaré le chef du parti, Anutin Charnvirakul, au Foreign Correspondents’ Club of Thailand au cours d’une conférence de presse avant les élections.

En décembre, la Thaïlande est devenue le premier pays d’Asie à légaliser l’utilisation de la marijuana à des fins médicales. La nouvelle loi autorise la consommation du cannabis, mais uniquement sur ordonnance d’un médecin agréé, et la consommation à des fins récréatives reste interdite.

Cette réforme législative ouvre cependant de nombreuses possibilités à une industrie entièrement nouvelle en Thaïlande : la culture, la transformation et la distribution de la marijuana et de produits dérivés. Certains partis politiques comme Bhumjaithai ont déjà intégré cette nouvelle donne dans leur promesses électorales.

2 comments
  1. C 250 senateurs ne participent pas au choix du nouveau premier ministre.

  2. Pas du tout : ceux qui vont faire pencher la balance, c sont les 250 sénateurs nommés par les militaires. Je me demande bien pour quel Premier Ministre ils vont vouloir voter…

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