Les électeurs thaïlandais choisissent aujourd’hui le 24 mars leur futur gouvernement après cinq ans de dictature militaire sous la houlette du général Prayuth Chan-ocha.
Le chef de la junte thaïlandaise Prayuth Chan-ocha est candidat à sa propre succession en s’appuyant sur le parti Phalang Pracharat dont il est le seul candidat.
Le vote du 24 mars intervient après que la junte au pouvoir a reporté à plusieurs reprises les élections générales après avoir renversé le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra en 2014.
Des élections sur mesure pour la junte ?
Les résultats de l’élection sont imprévisibles et pourraient raviver les tensions entre partisans et opposants de l’armée, surtout en cas d’une nouvelle victoire des partis de l’opposition, déjà plusieurs fois évincés du pouvoir par les militaires.
Un très fort taux de participation
Les Thaïlandais ont accueilli ce nouveau scrutin avec enthousiasme : environ 87% des 2,6 millions de personnes inscrites au vote par anticipation ont voté au cours des dernières semaines.
Mais la Constitution de 2017 votée sous l’influence de l’armée a institué des règles électorales favorables aux partis politiques pro-militaires, et pour certains cela signifie que les résultats du scrutin sont biaisés.
Un Sénat désigné par les militaires
En particulier la désignation d’un Sénat non élu par les militaires est perçue comme une mesure anti-démocratique destinée à favoriser l’armée dans la nomination du prochain gouvernement.
Un groupe de rap célèbre pour son opposition à la dictature militaire qualifie le Sénat de « lèche-bottes » dans un clip sorti hier et qui a déjà recueilli plus de 500.000 vues sur YouTube.
Ces élections ne sont qu’un rituel organisé par l’armée pour se maintenir au pouvoir. Les militaires essayent de rétablir la situation qui existait en 1992 lorsqu’ils contrôlaient le Parlement
Paul Chambers, professeur et conseiller spécial en affaires internationales à l’Université Naresuan de Phitsanulok
La Thaïlande n’est pas étrangère aux prises de contrôle par l’armée et un autre coup d’État ne peut être exclu si la violence et les manifestations éclatent à nouveau après le vote, a estimé le professeur, lors d’une conférence de presse au FCCT le 19 mars à Bangkok.