Près de 52 millions d’électeurs se rendent aux urnes dimanche pour les élections législatives en Thaïlande, les premières à avoir lieu depuis le coup d’État de 2014.
Des millions de jeunes voteront pour la première fois depuis les dernières élections qui avaient eu lieu il y a huit ans.
Beaucoup d’entre eux expriment un désir de changement qui les a rendus politiquement actifs en s’intéressant aux futures élections. Une tendance qui devrait profiter aux nouveaux partis, aux détriments des caciques des anciens partis qui s’adressent plutôt à la génération précédente.
Une participation attendue très importante
Selon un sondage réalisé la semaine dernière, 96,9% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles exerceraient leur droit de vote le 24 mars prochain. Seulement 1,6% ont déclaré qu’ils ne voteront pas et 1,5% sont encore incertains.
Pour le moment et en l’absence de sondages crédibles la majorité des analystes s’entendent pour prévoir que la majorité des voix dans la plupart des circonscriptions seront principalement réparties entre Pheu Thai, le Parti Démocrate, le PPRP (le parti pro militaire) et le FFP (Future Forward Party).
La probabilité d’une victoire écrasante d’un parti unique – en particulier dans les circonscriptions fortement contestées – est minime, voire nulle.
Un vote pour ou contre les militaires
En fait il s’agit principalement d’un vote pour ou contre les militaires, qui tentent de légitimer leur pouvoir avec des élections.
Le résultat est loin d’être joué d’avance et une humiliation est toujours possible pour le général Prayut.
Chris Baker historien et co-auteur de nombreux ouvrages, notamment «Une histoire de la Thaïlande»
Deuxièmement, les analystes estiment que l’apparition du nouveau parti FFP, apparu sous la houlette de son leader milliardaire, Thanathorn Juangroongruangkit, est susceptible de bouleverser le résultat de ces élections.
Une bouffée d’air frais pour les jeunes électeurs
Considéré comme une bouffée d’air frais par les jeunes électeurs indécis, mais critiqué par d’autres pour avoir proposé des changements « radicaux » le parti « Future Forward » pourrait être la surprise de ces élections.
Pour la première fois les électeurs vont pouvoir voter pour dire : je déteste les militaires. C’est complètement nouveau, et le score de Future Forward qui réclame la suppression du service militaire pourrait bien créer la surprise.
Chris Baker
Si les prévisions de participation électorale s’avèrent exactes, le FFP serait en mesure de séduire une nonne partie des 7,3 millions de nouveaux électeurs attirés par les promesses novatrices du parti, comme la suppression du service militaire.
Par exemple, M. Thanathorn s’est récemment engagé à transférer 5 000 milliards de bahts d’actifs sous son nom dans un trust afin de prévenir les conflits d’intérêts s’il devenait député.
Le vote d’une jeunesse qui fait ses premiers pas en politique et la présence inédite d’un parti nouveau qui semble répondre à leurs aspirations, créent les conditions d’une élection dont le résultat est tout sauf prévisible.