Une fois de plus la Thaïlande se retrouve à la une des médias, associée avec la censure, et plus précisément la censure sur Internet. C’est maintenant le site Wikileak. qui fait les frais de ce nouveau raidissement du gouvernement.
Sur les raisons qui ont motivé la censure du site, ont ne sait pas précisément si il s’agit de discussions entre la Thaïlande et le Pakistan, où d’informations au concernant la répression et l’arrestation de membres de l’opposition dite des ‘chemises rouges’ . Une chose est sûre, c’est informations sont suffisamment dérangeantes pour le gouvernement : leur censure largement commentée ne fait qu’accentuer le climat défavorable à la liberté d’expression qui règne dans le royaume depuis le coup d’état.
La censure en Thaïlande s’est considérablement développée depuis environ trois ans, c’est-à-dire depuis la promulgation controversée du Computer Crime Act, une loi que les critiques et les experts disent avoir eu un impact très préjudiciable sur la liberté d’ expression dans le royaume.
La loi a été introduite en 2007 sous le gouvernement post-coup d’État du général Surayudh Chulanont. Dans ce contexte, elle a été immédiatement considérée comme une arme politique pour étouffer les discussions en ligne, et la critique du coup d’État qui a renversé l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, ainsi que pour empêcher les débats sur le rôle et l’influence de l’armée et de la monarchie dans la politique.
Le Computer Crime Act a été critiqué aussi pour ses dispositions vagues et ses peines sévères. La loi permet aux autorités de bloquer ou fermer les sites considérés comme dangereux pour l’État, et peut également infliger des peines de prison pour des commentaires et informations diffusées en ligne, et donc avoir un effet dissuasif sur les discussions sur l’Internet . Parce que la sécurité nationale et le crime lèse-majesté sont interprétés de manière assez large, il est devenu trop facile d’invoquer de telles accusations pour fermer un site.
L’article 15, élargit la définition de qui est responsable pour le contenu en ligne, afin d’inclure les fournisseurs de services Internet (FSI) et les responsables de contenu en ligne et webmaster. Ces points, accompagné de peines plus sévères prévues par la loi que ce qui existe déjà dans le Code pénal, se rejoignent pour créer un environnement intimidant en ligne, un environnement qui a tendance à étouffer la liberté d’expression.
A titre d’exemple Chiranuch Premchaiporn, directeur exécutif du site Prachatai.com a été accusée de 10 chefs d’accusation en vertu des articles 14 et 15 de la loi sur la criminalité informatique, chacun passible d’une peine de cinq ans. Son délit supposé : elle n’a rien dit ou écrit elle-même, mais elle est accusée en tant que le responsable du site en question, de n’avoir pas retiré suffisamment vite des commentaires considérés comme insultant pour la monarchie.
L’article 15, qui rend les FAI et les webmasters comptables de de chaque commentaire sur leurs sites, est problématique car il impose un fardeau irréaliste aux rédactions, qui doivent composer avec potentiellement des centaines, sinon des milliers de commentaires par jour. Finalement, la seule solution reste d’encourager la censure et l’autocensure à plusieurs niveaux. Chiranuch du site Prachatai.com, par exemple, a «volontairement» décidé de suspendre ses forums en ligne, a cause de l’impossibilité de contrôler chaque message.
Olivier Languepin