Proche de l’opposition, le journaliste cambodgien Khim Sam Bo, a été abattu en compagnie de son fils. Reporters sans frontières espère une élucidation rapide de l’assassinat dont ont été victimes, le 11 juillet 2008 à Phnom Penh, le journaliste Khim Sam Bo, 47 ans, et son fils de 21 ans, Khat Sarin Pheata. Khim Sam Bo travaillait pour le quotidien en langue khmère Moneakseka Khmer (« Conscience khmère ») affilié au parti Sam Rainsy, la principale formation d’opposition. Cet assassinat intervient à la veille des élections générales, prévues le 27 juillet.
« Khim Sam Bo avaient consacré des articles à des affaires de corruption impliquant des personnalités proches du gouvernement et le directeur de son journal, Dam Sith, a récemment été accusé de ‘diffamation’ envers le ministre des Affaires étrangères, Hor Namhong. Si le mobile de l’assassinat de Khim Sam Bo reste à établir, son contexte rend tout à fait plausible l’hypothèse de représailles, à la fois contre le journaliste et le militant d’opposition. L’impunité dans cette affaire risquerait de peser lourd sur le scrutin du 27 juillet. Nous espérons donc que l’enquête aboutira rapidement, et présentons nos condoléances à la famille des défunts », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 11 juillet, après un détour par la rédaction où travaille son père, Khat Sarin Pheata est allé retrouver ce dernier aux alentours de 19 heures au stade olympique de Phnom Penh. Repartis à moto, le journaliste et son fils ont été pris en chasse par deux individus, également à moto, dont l’un a ouvert le feu à cinq reprises. Atteint de trois balles, Khim Sam Bo est décédé sur le coup. Touché à la poitrine, le jeune Khat Sarin Pheata a succombé un peu plus tard à l’hôpital. Le parti Sam Rainsy a très vite réagi en invoquant un mobile d’ordre politique. Dam Sith, le directeur de Moneakseka Khmer, Dam Sith, a attribué l’assassinat à des raisons professionnelles. Khim Sam Bo travaillait pour le quotidien depuis 1997.
Les assassinats de journalistes sont rares au Cambodge. Le dernier cas connu pour raisons professionnelles est celui de Chuor Chetharith, rédacteur en chef adjoint de la radio Ta Prum, liée au parti d’opposition royaliste FUNCINPEC, abattu le 18 octobre 2003 à Phom Penh.