Moins d’un an après le référendum approuvant la Constitution de 2007, les Thaïlandais pourraient avoir à ce prononcer une nouvelle fois sur une modification de la charte entrée en vigueur depuis le mois de septembre dernier. Le Premier ministre thaïlandais, Samak Sundaravej, a annoncé que l’organisation d’un référendum national sur un amendement de la Constitution était programmée par son gouvernement.
Cette approbation semble tomber à point nommé pour répondre à la reprise des manifestations de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD, opposition) qui organise un nouveau cycle de protestations au centre de Bangkok contre l’initiative du gouvernement d’amender la Constitution de 2007. Instaurée par la junte après le coup d’Etat ayant renversé le gouvernement de Thaksin Shinawatra en septembre 2006, l’actuelle Constitution avait été soumise au référendum en août dernier et adoptée dans l’indiférrence générale.
Apparement l’actuel gouvernement a décidé d’ignorer les nombreuses mises en garde des milieux d’affaires qui insistent sur l’influence négative des incertitudes politiques sur l’économie du pays. De nombreux investisseurs ont décidé de réorienter leurs activités vers le Vietnam plus stable politiquement et bénéficiant d’une règlementation sur les investissements étrangers plus transparente.
Les objectifs de cette révision sont pour le moment peu clairs. Le porte parole du gouvernement Vichienchote Sukchoterat a indiqué que ce nouveau référendum avait pour objectif de « diminuer les divisions sociales », sans toutefois donner plus de précision.
L’indifférence de la population Thailandaise ce nouveau débat politique s’explique assez facilement par un chiffre : depuis 1932, la Thailande a connu 18 constitutions, soit environ une tous les quatre ans. Actuellement beaucoup de Thailandais sont davantage préoccupés par la hausse des prix de l’essence (qui vient de franchir le seuil des 40 baht le litre) et par la hausse du prix du riz.
En fait, il est plus probable que cette nouvelle révision soit plutôt destiné à proteger les intérêts des partisans des amis de M.Thaksin. L’actuel gouvernement prévoit en effet de supprimer dans la Constitution les deux articles qui ont servi de base légale aux condamnations des membres de l’ex TRT (parti de Thaksin avant sa dissolution), pour pouvoir procéder à de nouvelles élections, avec la participation des excommuniés du TRT (qui se présenterait sous la bannière du PPP bien entendu).
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