Le gouvernement thaïlandais a fait un premier pas pour divulguer le coût total de son programme de soutien aux prix du riz, en reconnaissant qu’il avait déjà perdu 136 milliards de baht, soit 4,4 milliards de dollars, sur les subventions dsitribuées lors de la première année d’application du programme de 2011 à septembre 2012.

M. Varathep Rattanakorn du bureau du Premier ministre a reconnu hier que les pertes de la campagne rizicole de 2012 à 2013 n’avaient pas encore été calculées, mais l’ampleur des fonds publics jusqu’ici dépensés par le programme de subvention du riz sera probablement proche du double du chiffre annoncé.

Des conséquences politiques

L’opposition ne cesse de critiquer le programme de soutien au riz comme une tentative malavisée de Mme Yingluck Shinawatra pour imiter le genre de politiques économiques menées par son frère aîné, Thaksin Shinawatra, avant qu’il ne soit renversé par un coup d’Etat militaire en 2006. Avec les dégrèvements fiscaux pour l’achat d’une première voiture, le gouvernement de Mme Yingluck a réinstallé la subvention des prix riz après avoir remporté une large victoire aux dernières élections de 2011.

Riz supermarché Thailande
Des rumeurs virales sur Facebook, incitent les consommateurs à bien vérifier l’état du riz qu’ils achètent dans les supermarchés : certains lots proviendraient des stocks d’état et contiendraient des traces de moisi.

 

L’idée de départ étant de stimuler les revenus des populations rurales, tout en misant sur le statut de la Thaïlande, à l’époque le plus grand exportateur mondial de riz, pour faire pression à la hausse sur les prix mondiaux. Les représentants du gouvernement ont commencé à acheter à partir de 2011 la récolte de riz thaïlandais à environ 15.000 baht,  environ 500 dollars la tonne, soit 40 à 50% au-dessus du prix du marché.

Mais le programme n’a pas eu les effets escomptés sur le marché du riz : au contraire les exportateurs rivaux de la Thaïlande, dont l’Inde et le Vietnam, ont intensifié leur production, tandis que les grands importateurs tels que les Philippines ont augmenté leur propre production nationale dans le but d’améliorer leur sécurité alimentaire.

Des problèmes importants de conservation

Le coût du stockage est aussi en hausse chaque année avec en plus des problèmes de conservation. L’organisme public chargé de l’entreposage public affirme que le stockage du riz coûte 300 millions de bahts par mois.

Des rumeurs virales sur Facebook,  incitent les consommateurs à bien vérifier l’état du riz qu’ils achètent dans les supermarchés : pour préserver les récoltes stockées depuis plus d’un an, certains lots auraient été exposés à une quantité excessive de pesticides sous forme de fumigation.

Un meunier basé à Sara Buri cité par le Bangkok Post et qui a demandé à ne pas être nommé, a déclaré que la fumigation est une pratique normale pour tuer les insectes qui menacent le riz stocké. En temps normal elle n’est pas nocive car les stocks sont écoulés suffisamment rapidement pour ne pas avoir besoin de renouveler l’opération. Mais pour les stocks de riz accumulés par l’État qui ont été conservés pendant une longue période, la fumigation peut être répétée plusieurs fois par an et risque de poser problème.

Le produit chimique utilisé pour la fumigation de riz est la phosphine, une substance promu par la Food and Agriculture Organisation des Nations unies pour remplacer le bromure de méthyle, une substance chimique réputée plus dangereuse.

« Nous ne savons pas exactement combien de fois par année, les stocks de riz du gouvernement sont soumis à la fumigation, mais nous pensons que la fréquence est élevée parce que le riz est relativement ancien et contient une humidité élevée,» dit-il. Par conséquent, les consommateurs doivent être vigilants et choisir un riz de la récolte récente. Ils devraient éviter d’acheter un riz trop vieux riz qui présente une couleur brunâtre, contient de la poussière, ou dégage une odeur de moisi. »

Un stock d’invendus estimé à 17 millions de tonnes

Le résultat a été que l’Inde et le Vietnam vendant leur riz à environ 150 $ à 170 $ la tonne de moins que la Thaïlande, on détrôné la Thaïlande de son rang de premier exportateur mondial qui se retrouve avec un monumental stock d’invendu estimé par le Département américain de l’Agriculture à environ 17 millions de tonnes.

Les retombées politiques et économiques du programme de subvention au riz  ont attiré de nouveau l’attention de la presse et des commentateurs  au cours des dernières semaines, surtout depuis que l’agence de notation américaine Investors Service de Moody  a averti que le coût du programme pourrait potentiellement affecter la note de crédit de la Thaïlande. Les ministres du gouvernement ont peiné à justifier leurs dementis au sujet des estimations publiées dans les médias locaux, citant des chiffres suggérant que les pertes totales du programme de soutien au prix  du riz pourraient s’élever à 260 milliards de baht.

1 comment
  1. Ce texte a beaucoup de fautes. Il faudrait le corriger pour le rendre plus clair..

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