Le conflit qui déchire le sud de la Thaïlande à majorité musulmane continue de faire des victimes pratiquement tous les jours : au début du mois de mai les insurgés ont mitraillé au fusil d’assaut une épicerie dans la province de Pattani, exécutant à bout portant un enfant de deux ans. C’est cette situation d’une extrême violence qui vaut à la Thaïlande de figurer parmi les dix pays les plus enclins à être touchés par des attentats terroriste aux cotés de l’Irak, du Pakistan et du Yémen. Situation paradoxale car le conflit est limité aux trois provinces de l’extrême sud du pays et n’a aucun impact sur tout le reste du pays, qui connait  en ce moment une période de calme social et politique.

Mais les chiffres sont là, et plus de 5000 personnes ont déjà été tuées sans qu’aucune solution ne soit pour l’instant en vue, malgré l’ouverture récente de négociations avec le Barisan Revolusi Nasional un des groupes indépendantistes qui réclame plus d’autonomie pour les trois provinces à majorité musulmane.

La Thaïlande est le neuvième pays le plus enclin au monde à subir des attaques terroristes, selon un classement mis au point la firme Aon basée en Angleterre, et spécialisée dans la gestion des risques et de l’assurance contre le terrorisme.

Aon Plc a donné à la Thaïlande une note de quatre sur cinq dans son classement annuel mondial du risque terroriste 2013 publié cette semaine, citant des « attaques quotidiennes par des militants séparatistes dans le Sud du pays ». La note de 4 attribué à la Thaïlande correspond à un risque « élevé », sur une échelle de 5.

Selon Aon, le top 10 des pays à risque de terrorisme sont, dans l’ordre, l’Afghanistan, l’Inde, l’Irak, le Nigeria, le Pakistan, la Russie, la Somalie, la Syrie, la Thaïlande et Yémen.

Dans son dernier communiqué de presse, l’association Human Right Watch dénonce

« la brutalité monstrueuse des insurgés quand ils ont tiré sur un jeune enfant de deux ans à bout portant avec des fusils d’assaut ».

Le 1er mai 2013, autour de 20h30, quatre insurgés ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut sur un groupe de villageois devant une épicerie à Rusamilae, district de Muang, dans la province de Pattani. Deux des assaillants se sont ensuite dirigé vers les victimes et ont tiré sur chacun d’eux à bout portant dans la tête. Plus de 100 douilles de M16, HK33, et fusil d’assaut assaut AK-47 ont été trouvées sur les lieux. Un garçon de 2 ans, Jakarin Hiangma, a été tué avec son père et quatre autres personnes.

«Les leaders séparatistes doivent condamner publiquement toutes les attaques contre les civils et de prendre des mesures pour s’assurer que les attaques contre des civils ne se reproduisent jamais. » a demandé Brad Adams , directeur pour l’Asie de HRW

Un jour après la fusillade de l’épicerie, des tracts signés par le Fatoni [Pattani] Fighter (également connu sous le nom Pejuang Kemerdekaan Fatoni) appartenant au réseau du Barisan Revolusi Nasional (BRN), ont été distribués dans les mosquées locales, marchés et salons de thé. Le message exhortait à commettre d’autres attaques délibérées contre des civils:

Frères Fatoni Fighter, nous vous avons vengé. Quatre d’entre nous ont été tués. Donc, nous avons repris plus [vie] en retour. … Six cadavres dans Pattani sont une leçon pour les Siamois [Thaïlandais] pour rappeler que nous allons tous les tuer. Les enfants et les femmes ne seront pas épargnés. … Nous allons tout faire pour que le siamois acceptent nos revendications.

En raison des nombreux attentats dans le sud de la Thaïlande, le royaume est classé dans les pays à risque élevé (4/5).
Consulter la carte des risques terroristes en ligne http://www.riskmap.aon.co.uk/Terrorism_Risk_Map.aspx

 

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