Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement dirigé par Yingluck Shinawatra, les affaires judiciaires concernant les «chemises jaunes» ont soudain retrouvé une certaine actualité. Le premier a en faire les frais n’est autre que le magnat des médias Sondi Limthongkul, qui écope en première instance d’une lourde condamnation.
La cour criminelle de Thaïlande a condamné Sondi Limthongkul à 20 ans de prison ferme le 28 Février 2012 à Bangkok. Le fondateur et dirigeant du PAD (Alliance du Peuple pour la Démocratie), plus connu sous le nom de « chemises jaunes », a fait appel de la décision et a été remis en liberté en échange d’une caution de 10 millions de baht (environ 250.000 euros).
M. Limthongkul est accusé d’avoir falsifié des documents afin de garantir un prêt de 1 078 millions de baths de la Krung Thai Bank, banque gouvernementale, pour financer sa campagne publicitaire de 1996 à 1997.
85 ans de prison
La cour l’a déclaré coupable de 17 chefs d’accusation, le condamnant à 5 ans de prison ferme pour chaque affaire. Au total donc, 85 ans d’emprisonnement. Mais après confession de l’accusé, la peine a été rapporté à 42 ans et 6 mois de prison ferme. Cependant, la punition maximum ne pouvant excéder 20 ans d’emprisonnement pour un cas de cet ordre, le verdict finalement retenu par la cour est de 20 ans de prison ferme, sans possibilité de sursis.
La bête noire de Thaksin
Sondi Limthongkul est l’un des principaux dirigeants des « chemises jaunes », représentants du PAD. Ce mouvement, en lutte contre le régime l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, frère de la premier ministre Yingluck Shinawatra, a été à l’origine de nombreuses manifestations dans la capitale qui précédèrent le coup d’état de 2006 qui renversa le gouvernement de Thaksin Shinawatra.
Les mouvements de protestation des chemises jaunes de 2008 furent intensifiés par la prise des deux aéroports de Bangkok, qui avaient à l’époque bloqué plusieurs centaines de milliers de touristes pendant plusieurs jours. Aujourd’hui encore, ce mouvement représente toujours l’opposition au gouvernement actuel de Yingluck Shinawatra, et a menacé de reprendre la contestation de rue après que le gouvernement a annoncé une modification de la constitution.