Le gouvernement thaïlandais a annoncé une nouvelle prolongation de deux mois supplémentaires de l’état d’urgence, jusqu’à fin septembre, « uniquement pour faciliter ses efforts de contrôle du Covid-19 et de protection de la vie des gens », selon un porte-parole du gouvernement.

L’état d’urgence a été prolongé en vertu du décret exécutif sur l’administration publique dans les situations d’urgence.

Deux ans et demi d’état d’urgence

Le décret d’urgence a été imposé dans tout le pays pour la première fois le 26 mars 2020. Il a depuis été prolongé 19 fois.

« Le Premier ministre, en sa qualité de directeur de la CCSA, a souligné que l’extension du décret est uniquement destinée à contrôler la maladie et à protéger la vie des gens, et qu’il n’y a pas d’autre but pour la prolongation de ce décret », a déclaré le Dr Taweesilp, porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement n’a pas l’intention de l’utiliser pour limiter la liberté des gens, a-t-il précisé.

Une prolongation à des fins politiques pour l’opposition

Le parti d’opposition Pheu Thai a renouvelé son appel au Premier ministre Prayut Chan-o-cha pour qu’il révoque le décret d’urgence affirmant que son maintien n’est plus pertinent compte tenu de l’évolution récente de la pandémie.

Selon les critiques formulées par des partis de l’opposition l’état d’urgence a été invoqué principalement pour empêcher les manifestations politiques hostiles au gouvernement.

Un communiqué, publié par le parti Pheu Thai estime que l’état d’urgence a été utilisé à des fins politiques pour restreindre la liberté d’expression et museler les critiques du gouvernement, ajoutant qu’il n’y a aucune justification à le prolonger plus longtemps.

« Les autorités thaïlandaises semblent déterminées à empêcher les médias et les citoyens d’exprimer des opinions critiques sur leur réponse à la crise du COVID-19 », a déclaré Brad Adams, directeur de la division Asie à Human Rights Watch. « Le décret instaurant l’état d’urgence donne au gouvernement une main libre pour censurer la liberté d’expression. »

Dans un rapport au sujet des aspects liés aux droits humains dans le contexte des réponses gouvernementales au COVID-19, Human Rights Watch avait déjà exprimé ses inquiétudes sur les atteintes à la liberté d’expression dans le cas de la Thaïlande.

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