Alors que son parti a été dissous par la Cour Constitutionnelle fin février, Thanathorn Juangroongruangkit ne semble pas avoir dit son dernier mot.
L’air décontracté et le sourire aux lèvres, Thanathorn Juangroongruangkit s’installe près du micro place au centre de la salle. La pièce est remplie, on y rit, on y mange, en bref on vit.
Le leader du parti déchu prend la parole. Il ne sera pas question de critiquer ni même de parler de la décision de sept juges constitutionnels qui ont décidé de dissoudre son parti, le Future Forward Party. Le ton est donné.
Moving Forward
“Moving Forward” sera donc le nouveau parti chargé de reprendre les activités du Future Forward Parti dissous par la Cour Constitutionnelle le 21 février 2020.
55 députés élus sous la bannière de Future Forward ont féjà annoncé leur adhésion à « Moving Forward » qui sera présidé par Pita Limjaroenrat.
Le design du logo du nouveau parti est fortement inspiré de celui de son prédécesseur, mais Thanathorn ne sera pas associé à son fonctionnement car il a été interdit d’exercer des activité politiques pendant 10 ans par la Cour constitutionnelle.
Renaissance d’un parti et naissance d’un mouvement
“Le peuple va continuer ce voyage que nous avons commencé” – Thanathorn Juangroongruangkit, lors d’une conférence de presse donnée le 6 mars au Foreign Correspondant Club.
La nouvelle voie qu’a choisi d’emprunter Thanathorn et ses partisans est celle du mouvement. Une nouvelle force d’opposition mais aussi un moyen de donner davantage la parole aux gens, aux électeurs.
“ Il est trop tôt pour pleurer, nous ne nous rendrons pas aussi facilement”
Thanathorn Juangroongruangkit , leader de l’ex Future Forward Party
Pour financer ses actions, le mouvement comptera sur des levées de fonds et des cagnottes en ligne.
“ Nous avons une opportunité, donnée par le contexte de l’histoire, si nous ne faisons rien maintenant impossible de savoir quand est ce que l’occasion se présentera à nouveau”
Pita Limjaroenrat , ex député du FFP, futur président du parti Moving Forward
Trois missions primordiales
1 – Soutenir les petits candidats pour les futures élections locales afin d’endiguer la mainmise des quelques familles qui ont jusqu’à présent dominé le paysage politique.
“Nous croyons qu’avec de bonnes politiques locales nous pouvons nous opposer à la Politique, que nous pouvons apporter ce vent de fraîcheur”
2 – Faire campagne pour les valeurs de la démocratie et contre la domination de l’armée et des privilèges. “The Future against se past”. Une mission qui se fera notamment “via les réseaux sociaux mais aussi sur le terrain, dans les espaces publics et culturels, partout où nous pourrons agir nous y serons”
3 – Construire un réseau entre les hommes et les femmes prêts à combattre pour la démocratie.
La Thaïlande est le meilleur exemple pour montrer qu’une démocratie n’est jamais acquise.
Pita Limjaroenrat président du parti Moving Forward
Aucune responsabilité dans les protestations étudiantes mais un soutien indéfectible
“I hear them, I understand them, I appreciate them” Pour l’ancien député, la pureté des récentes protestations ne doit pas être gâchées par les décisions hâtives et irréfléchies des adultes.
Thanathorn apporte son soutien aux étudiants manifestant contre le gouvernement du général Prayuth.
“Ils (les étudiants) ne parlent pas pour le FFP mais pour leur avenir.”
Thanathorn Juangroongruangkit , président de l’ex Future Forward Party (FFP)
La réponse a été claire. L’ex FFP n’a eu aucune responsabilité dans le lancement et l’organisation des protestations étudiantes qui ont actuellement lieu en Thaïlande.
Cependant, les deux politiciens ont fait savoir leur support dans cette initiative. Ils ont aussi appelé chaque citoyen à s’y joindre. Pour eux, le mouvement ne pourra pas se concrétiser s’il ne parvient pas à se transformer en un phénomène social.
Soutenir les élections locales pour contrer l’establishment
Ne pouvant se présenter à quelconque élection – car n’étant plus un parti- le Future Forward Movement apportera son soutien et son expérience aux candidats de l’opposition pour les prochaines élections afin de s’opposer solidement au pouvoir en place.
Réduisant les prérogatives des grandes institutions à leur pouvoir législatif ( “Au parlement on vote seulement des lois, cela n’a rien à voir avec la vie quotidienne de chacun”), le mouvement souhaite se concentrer sur des actions locales, plus proches de la société civile afin que le changement se fasse par le bas.
S’il ne peut plus compter sur sa structure officielle, le FFP demeure une force d’opposition à l’establishment en témoigne sa performance aux élections de mars 2019 qui lui ont permis de devenir la troisième force politique du pays et de placer 81 membres au parlement. Pour Thanathorn, interdire le parti revient à priver la politique de la force d’opposition.
Quelque part, la dissolution du parti ainsi que la privation d’une structure claire pourrait s’avérer être une opportunité pour le nouveau mouvement. Bénéficiant du support inconditionnel des quelques 60 000 ex-partisans du FFP, le Future Forward Movement peut agir de manière plus “fluide”. Hors de toute structure, il est un réseau, une formation liquide qui peut “se mouvoir plus librement” a confié Thanathorn.
5 comments
La France n’est plus une démocratie .depuis que Macron et Castener on commencé à tirer sur le peuple avec des armes de guerre (Lbd)
Votre cerveau n’est plus en état de fonctionner depuis que vous avez confondu un Lbd avec une arme de guerre
Depuis que ce parti politique et son souriant miliardaire de chef nous apparait , on entend parler de:
Reseaux sociaux, democratie, opposition au gouvernement (en quoi?, sur quel sujet?),révolution française et ses bienfaits (?), le changenent par le bas (quand on connait l’ignorance du petit peuple et son seul souci:recupérer quelques billets).
Bref , c’est le parti du grand flou…il serait temps qu’ils definissent un programme queconque.
Apprentis politiciens certes mais avec comme principal soutien, la jeunesse de ce pays. Ce qui n’est pas rien…
Il me font marrer ces apprentis politiciens, la démocratie,c’est quoi, quand on voit ce qui ce passe en France où le gouvernement passe en force quand le peuple dit non, alors la démocratie il n’y en a plus dans ce monde dirigé par des débiles.
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