Le journaliste britannique Jonathan Head, correspondant de la BBC en Thaïlande, risquait cinq ans de prison pour une enquête publiée en septembre 2015 sur des fraudes immobilières à Phuket.
Formellement inculpé le 23 février 2017, le journaliste britannique Jonathan Head, également président du comité professionnel du Foreign Correspondent Club of Thailand (FCCT), a été accusé de diffamation par un avocat thaïlandais, Pratuan Thanarak, après avoir relayé ses propos dans le cadre d’une enquête de fraude immobilière à Phuket.
Mise à jour :
Les poursuites contre Jonathan Head correspondant de la BBC en Thaïlande sont abandonnées
All charges against me in Phuket defamation case have now been dropped. Great relief for me but case against codefendant Ian Rance continues
— Jonathan Head (@pakhead) August 23, 2017
La victime de cette fraude, le Britannique Ian Rance, est également poursuivi pour diffamation alors qu’aucun de ses propos relayés dans l’article – et dans la vidéo qui l’accompagne – ne concerne Pratuan Thanarak.
Ian Rance avait pris sa retraite à Phuket et épousé une Thaïlandaise qui a ensuite imité sa signature pour vendre ses propriétés avec l’aide d’un réseau de prêteurs d’argent et d’agents immobiliers locaux, mettant au jour une pratique à grande échelle.
Les poursuites en diffamation sont régulièrement utilisées contre les journalistes d’investigation en Thaïlande.
En novembre 2016, RSF avait demandé à la cour pénale de Bangkok de refuser de se saisir de la plainte pour diffamation utilisé par une compagnie minière pour harceler la chaîne Thai Public Broadcasting Service (Thai PBS) et quatre de ses employés. Les journalistes Alan Morison et Chutima Sidasathian, et le blogueur et défenseur des droits de l’homme Andy Hall ont également été victimes de harcèlement par le biais d’accusations de diffamation.
La Thaïlande occupe la 136ème place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2016, établi par RSF.