Reporters sans frontières (RSF) dénonce fermement la détention arbitraire du journaliste de The Nation, Pravit Rojanaphruk, dans un lieu tenu secret depuis dimanche 13 septembre.
L’organisation appelle à sa libération immédiate.
Une session d’ “ajustement de comportement”
Pravit Rojanaphruk, qui travaille pour le quotidien thaïlandais The Nation, a été convoqué pour une session d’ “ajustement de comportement” par les militaires le 13 septembre 2015 en début d’après-midi après que deux militaires se sont rendus à son domicile sans l’y trouver.
Le journaliste s’est rendu au quartier général de l’armée à Bangkok accompagné de l’avocate Pawinee Chumsri, de Thai Lawyers for Human Rights, et d’un représentant des Nations unies, Pokpong Lawansiri.
Ces derniers n’ont pas été autorisés à accompagner Pravit Rojanaphruk durant sa détention. Le téléphone portable du journaliste a également été confisqué.
L’avocate a par la suite appris que Pravit Rojanaphruk avait été transféré dans une autre base militaire, dont le nom n’a pas été révélé par les autorités.
Interrogés par le journal The Nation ce lundi, les militaires à l’origine de la convocation de Pravit Rojanaphruk n’ont toujours pas divulgué le lieu ni le motif de la détention.
“Nous dénonçons vivement la détention arbitraire de Pravit Rojanaphruk par la junte au pouvoir et exigeons sa libération immédiate et inconditionnelle, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
Si le Conseil national pour la Paix et l’Ordre considère que le journaliste a commis un délit, il doit saisir la justice, qui rendra publiques les charges pesant contre lui, et non le détenir au secret, sans motif valable.
De telles pratiques, qui relèvent d’un régime dictatorial, visent à intimider les journalistes indépendants et à susciter l’autocensure de la presse.”
Connu pour ses positions critiques à l’égard de la junte et de la loi sur les crimes de lèse-majesté, Pravit Rajanaphruk avait déjà été arrêté et détenu sept jours en mai 2014, quelques jours après la prise de pouvoir par les militaires.
La Thaïlande occupe la 134e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par Reporters sans frontières.
Source : rsf.org