Peut être une idée à creuser pour la presse en Thaïlande, ou l’indice de corruption reste assez important: tenter de soudoyer un policier pour une infraction de la circulation pour prouver que la corruption existe. Une façon de travailler qui n’est pas sans risque, du moins au Vietnam.

La Thaïlande se classe 80e sur les 183 pays répertoriés dans l’indice 2011 de la Perception de la Corruption (IPC) publié  par Transparency International. Mais comment prouver la corruption au quotidien sans prendre de risque et en restant dans le strict cadre de la légalité?

Placé en détention pour avoir prouvé la corruption d’un policier

Certes la méthode employée par le journaliste n’est pas légale, puisqu’il commet une infraction en offrant de soudoyer un policier, mais comment faire autrement pour prouver de manière irréfutable la corruption?

Reporters sans frontières condamne l’arrestation et le placement en détention provisoire, le 2 janvier 2012, de Hoang Khuong, de son vrai nom Nguyen Van Khuong, journaliste du quotidien Tuoi Tre. Suspecté d’avoir soudoyé un officier de police, le journaliste sera détenu pendant toute la durée de l’enquête, soit quatre mois, et risque d’être inculpé pour faits de corruption.

« Les actions de Hoang Khuong, accomplies dans le cadre de son enquête, ne peuvent lui valoir des accusations de corruption. La démarche d’investigation du journaliste relève de son travail d’information, sans relation avec son interêt personnel. Hoang Khuong est un journaliste de renom, qui a publié de nombreux articles sur les pratiques de corruption au sein de la police. Les autorités doivent le remettre en liberté et abandonner toute velléité d’enquête à son encontre pour des faits qu’il a lui même rendu publics. Elles doivent au contraire prendre toute la mesure du service d’intérêt général que représente un tel travail d’investigation »,

a déclaré l’organisation.

Hoang Khuong a été arrêté par la police le 2 janvier 2012, à Hô-Chi-Minh-Ville. Sa maison et son bureau ont également été perquisitionnés. Le journaliste est accusé d’avoir cherché à verser indirectement des pots de vin.

Pour les besoins de ses investigations et l’obtention de preuves irréfutables, il a emprunté l’identité d’un contrevenant et a donné, via un intermédiaire, 15 millions de Dong (environ 715 $) à Huynh Minh Duc, un officier de police, pour la remise d’un véhicule saisi après une violation du Code de la route. Ce dernier a été arrêté suite à la publication de l’article.

Le 3 décembre 2011, sous la pression de la police, la direction de Tuoi Tre avait déjà suspendu Hoang Khuong.

Hoang Khuong est un journaliste célèbre pour ses articles sur des affaires de corruption impliquant la police routière, dont certains officiers acceptent de l’argent pour fermer les yeux sur des violations. A leur parution, ces articles avaient suscité de vives réactions du public.

Source : Un journaliste anti-corruption victime de ses investigations – Reporters sans frontières.

Aucun rapport bien entendu:

La Thaïlande est un pays où les accidents de la route mortels sont extrêmement nombreux. Ainsi, le site MCOT News rapporte qu’entre le 29 décembre et le 5 janvier, 335 personnes ont été tuées et 3345 blessées dans des accidents de la route. Une statistique très élevée et pourtant en baisse comparé à la même période de 2010 où le nombre de morts était de 358.