En soi, devenir un pilote de Formule 1 est d’ores et déjà unique. Parmi de nombreux pilotes professionnels, seuls les meilleurs, voire plus chanceux, ont eu l’opportunité dans l’histoire de la discipline, d’être considérés comme tels.
En Asie et plus précisément en Thaïlande, les sports automobiles sont loin d’être réputés. Les circuits se comptent sur le bout des doigts et rarement un pilote local, que cela soit sur deux ou quatre roues, n’est vraiment parvenu à rentrer dans le gotha mondial.
Aujourd’hui, cette idée reçue est totalement balayée d’un revers de manche grâce à un homme possédant une attache particulière avec la Thaïlande : Alexander Albon.
Lié à la Thaïlande dans sa chair
Alexander Albon est né à Londres et a toujours connu le Royaume-Uni dans sa plus tendre enfance. Son père est celui qui lui a transmis l’amour de la course automobile et est lui aussi, britannique. Or, la mère d’Albon est, elle, de nationalité thaïe !
Ainsi, le pilote actuel de Williams en F1 a sans cesse été bercé auprès des deux pays, sa mère lui apportant les cultures et coutumes de son pays d’origine, tout comme la maîtrise des rudiments de la langue. Il est donc fréquent de voir le pilote répondre aux médias asiatiques dans sa langue maternelle au sens figuré, bien que ce dernier ait avec beaucoup d’humilité, annoncé qu’il ne la maîtrisait pas aussi bien que l’anglais.
Possédant la double nationalité, Alexander Albon a rapidement dû choisir un pays sous lequel concourir à ses débuts de pilote amateur, puis professionnel. Choisissant la nationalité de sa mère non sans une certaine fierté après quelques années passées sous bannière britannique, il avait rappelé qu’il se sentait aussi bien imprégné des deux cultures et qu’il était fier de posséder cette double nationalité.
Selon ses dires, le pilote de 26 en avait eu assez qu’on lui répète qu’il était avant tout anglais ! Ces pressions constantes ont à coup sûr, forcé sa décision.
Aujourd’hui, il est une fierté pour tout un pays, d’autant plus lorsqu’il en fait la promotion sur ses réseaux sociaux (visites, tourisme, pratique du bouddhisme) et qu’il arbore son drapeau sur son casque, visible par des millions de personnes à chaque week-end de course.
Considéré comme l’un des meilleurs pilotes du monde, Albon espère donc un jour faire retentir l’hymne thaïlandais sur les podiums de F1. Monté à deux reprises sur ces fameux podiums, il espère pouvoir signer une victoire dans les mois qui viennent.
Une carrière atypique
Un début de carrière sous licence britannique en Formule Renault et des résultats dans un premier temps décevants font de la suite de la carrière d’Albon un rendu particulièrement atypique. Au début, rien ne le destinait à la Formule 1 et ce, malgré le soutien très tôt de l’écurie Red Bull, connue pour ses nombreux partenariats dans le monde du sport automobile et également auprès des fans.
2018 deviendra alors une année charnière pour lui, lors de son changement d’écurie au sein de la Formule 2, l’antichambre de la Formule 1. Troisième du championnat avec 4 victoires en 24 courses, il faisait naturellement de l’œil aux écuries de F1 et à Red Bull, son partenaire principal dans la filière de jeunes pilotes.
Son rêve se réalisait quelques mois plus tard, en devenant le second Thaïlandais après Prince Bira à concourir en Formule 1. Présent chez Toro Rosso, l’écurie satellite de Red Bull, il profitait alors des mauvais résultats du Français Pierre Gasly dans l’écurie majeure et des bonnes impressions laissées pour sa part, pour prendre le baquet du pilote normand.
Malgré deux podiums, il ne parvient, lui non plus, pas à réellement montrer ses qualités au volant de la Red Bull. De quoi le priver d’un baquet pour la saison 2021.
Fort heureusement, il retrouvait en 2022, un siège en Formule 1, chez Williams, un concurrent pourtant équipé d’un moteur Mercedes, le grand rival de Red Bull ! Avec une voiture complexe et peu performante, il parvenait tout de même à enregistrer des points en début de saison, notamment à Miami. Preuve d’un réel talent et d’une fierté immense pour la Thaïlande.