Depuis quelques mois, plusieurs spécialistes du secteur immobilier s’inquiètent de  la possible émergence d’une bulle dans le marché immobilier thaïlandais. Tant la banque centrale (BoT) que les banques commerciales ont déjà adopté une attitude préventive plus réservée à l’égard des prêts immobiliers, après avoir tiré les leçons de la crise financière asiatique de 1997.

Le marché de l’immobilier, en particulier à Bangkok, continue d’attirer de plus en plus les investisseurs étrangers, ainsi qu’un nombre croissant de Thaïlandais avec un pouvoir d’achat récemment renforcé par le dynamisme de la croissance.

Les investisseurs des grands centres financiers régionaux tels que Singapour et Hong Kong sont attirés par Bangkok pour plusieurs raisons : les restrictions et l’espace de développement limité sur leurs marchés domestiques, mais aussi la hausse constante des prix de revente et l’attrait de Bangkok comme destination pour le week-end.

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Selon un récent article du Financial Time les acheteurs chinois s’intéressent maintenant davantage à Bangkok qu’à Hong Kong.

Quand les millionnaires chinois investissent Bangkok

Selon un récent article du Financial Time les acheteurs chinois s’intéressent maintenant davantage à Bangkok qu’à Hong Kong.

Le gouvernement de Hong Kong a en effet introduit cette année une taxe de 15 % sur les achats immobiliers faits par des non-résidents, une mesure fiscale qui ne visait pas seulement la Chine continentale, mais qui a été assez efficace pour dissuader certains acheteurs chinois qui regardent maintenant vers Bangkok.

Près de 60 % de des fonds investis dans le marché immobilier de Hong Kong provenait d’acheteurs du continent au cours du troisième trimestre de 2011, selon une étude de Centaline Property, un agent immobilier de premier plan à Hong Kong. Cette part a brutalement chuté à 8,4 % au premier trimestre de cette année.
Les prix n’ont pas baissé  à Hong Kong, mais les volumes de transactions sont en baisse de façon spectaculaire. Le nombre de contrats de vente a diminué de 54 % en mai par rapport au même mois l’an dernier, et le montant investi a chuté de 52,4 %, en grande partie du fait de la fuite des acheteurs chinois.

« Nous prévoyons une tendance croissante de l’achat des biens immobilier par les chinois à l’étranger », a déclaré Apichart Chutrakul, PDG de Sansiri, un promoteur thaïlandais de premier plan.

« Environ 2,7 millions de touristes chinois ont visité la Thaïlande l’année dernière, et il seront beaucoup plus nombreux cette année. Nous espérons que les Chinois aisés du continent vont investir à Bangkok et  à Phuket, tout comme ceux de Hong Kong l’on fait auparavant. « 

Mais c’est précisément l’afflux d’acheteurs en provenance de Hong Kong  (craignant la restitution à la Chine) qui en 1997 avait fait flamber le marché immobilier de Bangkok avec les conséquences que l’on sait.

La prudence des banques et la confiance des promoteurs

La Banque de Thaïlande (BOT), la banque centrale, garde un œil attentif sur le marché à la recherche de signes de spéculation, selon la presse locale. Au début de mai, Songtham Pinto, directeur de la division de macroéconomie de la BoT, a déclaré que la banque centrale avait besoin « d’être prudente et de suivre de très près la situation et d’élaborer des mesures pour faire face à tout problème éventuel. »

Pour leur part, les développeurs affirment qu’il n’existe pas de bulle immobilière, soulignant que la plupart des activités sont concentrées dans les mains de quelques grandes entreprises qui sont financièrement solides et ont tiré les leçons de 1997, menant des recherches approfondies et de modélisation avant de lancer des projets.

Mais le risque potentiel d’une bulle immobilière figure  probablement parmi les facteurs que la banque centrale a pris en compte dans sa décision d’abaisser le taux d’intérêt directeur le 29 mai, de 0,25 points de base à 2,5% après une contraction surprise de économie au premier trimestre. La Bot avait résisté aux appels pour une réduction plus ample du taux de référence, y compris celle de la ministre des Finances, Kittiratt Na-Ranong, qui avait publiquement rejeté les arguments concernant un marché immobilier en surchauffe.

La Siam Commercial Bank, le plus grand prêteur hypothécaire avec un portefeuille d’une valeur de BT400bn (13 milliards de dollars), a déclaré se concentrer désormais sur les prêts aux seuls  promoteurs immobiliers de premier plan, et du côté du détail, a cessé d’offrir des prêts hypothécaires à taux zéro . La CIMB Thai Bank et Kasikornbank, deux autres grands bailleurs de fonds, ont également freiné les prêts aux acquéreurs de logement.

Cependant, il y a eu des hausses inattendues de prix dans certains segments du marché, y compris dans les valeurs de revente des immeubles en copropriété au centre-ville dans le haut de gamme, selon un rapport de mars 2013 publié par CBRE Thaïlande, la branche locale d’une société immobilière internationale. Au dernier trimestre de l’année dernière, les prix dans cette catégorie ont atteint 148, 219 baht  (4829 $) par mètre carré, en hausse de 7,1% sur l’année dernière. L’augmentation de la valeur de revente est importante, étant donné le fait que le marché secondaire de Bangkok a toujours été moins dynamique qu’ailleurs, car les Thaïlandais préfèrent toujours investir dans le neuf.

 

2 comments
  1. J’ai investi dans une maison neuve à Krabi sans aucun probleme.Evidemment celle-ci est au nom de ma compagne et c’est « fifty fifty » en passant devant une sorte de Notaire.Celà prend très peu de temps en comparaison de la France et la signature définirive s’est éffectuée de façon un peu folklorique au bord d’une table en 5 mn.

  2. Le marché immobilier thaïlandais est encore une bonne solution d’investissement pour les étrangers et c’est évident. Merci Olivier pour cet article intéressant.

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