La compagnie aérienne nationale thaïlandaise table sur un bénéfice net de 6 à 7 milliards de bahts en 2009 (128 à 150 millions d’euros) dès la fin de cette année, à l’aide d’un plan de sauvetage qui vient d’être présenté aux ministères du Transport et des Finances.

Pichai Chunhavajira, aux commandes d’un business-plan qui a de fortes chances d’affecter la flotte et le calendrier des vols, s’est donné pour priorité de « restaurer la confiance » et de régler les problèmes de liquidités de Thai Airways. Pour ce faire, la compagnie devrait négocier avec ses créanciers un rééchelonnement des remboursements d’une dette de 15 milliards de bahts et envisage également d’emprunter 20 milliards supplémentaires à l’Etat pour étayer son « cash flow ».

La compagnie aérienne thaïlandaise entend renouer avec les bénéfices dès 2009

Thai Airways veut également ouvrir des négociations avec Airbus pour un éventuel report de la livraison de ses A380. Déjà plusieurs fois retardée, l’arrivée des six très gros porteurs était prévue pour fin 2010. La livraison de huit A330, programmée cette année, n’est en revanche pas concernée. Pour réduire les coûts de fonctionnement de 10 milliards de bahts en 2009, Thai Airways veut, entre autres, favoriser la vente de billets par internet, tout en gelant les salaires et les primes.

La compagnie aérienne appartient à 90% au gouvernement thaïlandais. Elle est actuellement en pleine restructuration après avoir accusé un déficit historique de 21,3 milliards de bahts en 2008, sa première perte annuelle en 43 ans. Thai Airways a successivement accusé la forte hausse des prix du carburant, le ralentissement économique mondial et la profonde crise politique qui a gravement pénalisé le tourisme en Thaïlande. La fermeture des aéroports de Bangkok pendant une semaine fin 2008, suite aux manifestations de l’Alliance populaire pour la démocratie, aurait à elle seule occasionnée quelque 14 milliards de bahts de pertes. Pichai Chunhavajira se dit confiant pour 2009 : il juge encourageants les résultats du premier trimestre, dopés par la baisse des prix du carburant.

Marie Normand