Les récentes violences politiques pourraient coûter à l’économie thaïlandaise entre 138 milliards de bahts (3,5 milliards euros) et 155 milliards de bahts ( 4 milliards d’euros), a déclaré jeudi Thanawat Polwichai, le directeur du Centre de prévision économique et des affaires de l’Université de la Chambre de commerce thaïlandaise ( UTCC). Soit a peu près l’équivalent d’un mois de déficit commercial de la France.
Le Produit intérieur brut (PIB) pour toute l’année 2010 pourrait diminuer d’1,4 % en raison de la violence politique, selon l’Agence de presse thaïlandaise (TNA) qui citait Thanawat. On estime, par conséquent, à 4,5 % la croissance annuelle du PIB en 2010, une regression par rapport à la précédente prévision de 6,7 % faite par l’UTCC, a indiqué Thanawat.
Les manifestants des « chemises rouges » ont occupé le carrefour Rajprasong, la principale zone commerciale du centre de Bangkok, depuis début avril avant de mettre un terme à leur long rassemblement le 19 mai à la suite d’une intervention de l’armée thaïlandaise.
Environ 1 960 PME dont les locaux ont été détruits par les manifestants anti-gouvernementaux ont reçu des prêts totalisant 1.29 milliards de baht de la Banque de Thaïlande pour la Petite et Moyenne Entreprise (Banque des PME). Chantra Booranaruek, secrétaire général de l’Office de la Commission de l’assurance (OCI), a déclaré que seulement 51 propriétaires d’entreprises dont les commerces ont été détruits dans les incendies volontaires allumés par les manifestants anti-gouvernementaux du Front uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD) à Bangkok sont couverts par une assurance. Parmi ceux qui bénéficient d’une assureance, seuls huit sont couverts pour le terrorisme.
Les manifestations des militants antigouvernementaux « chemises rouges » ont coûté au moins 50 milliards de bahts (environ 1,54 milliard de dollars) au tourisme thaïlandais, a déclaré mercredi un responsable du secteur. Quand les habitants se sont réveillés le 20 mai, des quartiers entiers de la ville étaient couverts de pneus brûlés, de verre brisé et de déchets, et 24 bâtiments avaient été incendiés par des manifestants en colère, dont la Bourse, des banques et un des plus grands centres commerciaux d’Asie du Sud-Est.
Deux mois de rassemblements à Bangkok ont engendré une perte de plus de 50 milliards de bahts pour le secteur touristique, a révélé Muslin Sukpatnarakul, président de l’Association touristique thaïlandaise, à l’issue d’une réunion destinée à évaluer la situation, conjointement menée avec l’Autorité du tourisme thaïlandais (TAT), cité par l’agence de presse thaïlandaise TNN.
Le nombre de voyageurs étrangers a commencé à diminuer en mars dernier, avant de chuter subitement, après que la plupart des ambassades étrangères eurent déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Thaïlande durant les manifestations qui se sont finalement transformées en confrontations et conflits entre les « chemises rouges » et les forces de sécurité, qui ont fini par disperser les derniers manifestants le 19 mai.
Du 12 mars au 19 mai, la municipalité de Bangkok a été occupée par des manifestants antigouvernementaux qui appelaient à la destitution de l’administration Abhisit et à l’organisation d’élections anticipées. Ils ont été dispersés la semaine dernière par l’armée.
Le bilan des victimes de la série d’affrontements opposant les manifestants antigouvernementaux aux troupes nationales entre le 12 et le 19 mai s’est élevé à 88 morts et quelque 1.885 blessés, selon le ministre de la Santé publique Jurin Laksanawisit.
Depuis mi-mars, des milliers de manifestants anti-gouvernement – connus sous le nom de « chemises rouges » à cause de leur tenue – s’étaient rassemblés dans la ville pour demander le départ du Premier ministre Abhisit Vejjajiva, porté au pouvoir en décembre 2008 par un vote parlementaire.
Les manifestants ont passé près de deux mois dans des camps fortifiés avant de consolider leur position dans une zone de trois kilomètres carrés dans le quartier commercial de la ville. Le 19 mai, l’armée thaïlandaise a lancé une opération pour mettre fin à l’impasse, et certains quartiers du centre-ville ont été lourdement affectés.
Des tireurs de l’armée postés dans un immeuble élevé non loin de là ont touché des maisons et des magasins, causant des dommages s’élevant à plusieurs milliers de dollars, et forçant de nombreux habitants à fuir pour protéger leur vie.
Chong, 55 ans, a été forcée de fuir lorsque des manifestants ont incendié des pneus dans la rue et annoncé qu’ils se préparaient à faire exploser un camion de pétrole. Aux alentours de minuit, des manifestants on descendu la rue en courant, tambourinant aux portes et criant aux habitant de partir.
Je vais probablement dépenser environ un mois de salaire pour réparer ma maison… C’est difficile parce que je suis déjà endettée. Je n’aurais jamais pensé que des snipers tireraient dans la pièce qui donne sur la rue.
dit-elle en, montrant les impacts des balles qui ont traversé la fenêtre du deuxième étage de sa maison.
Pendant la nuit, la violence a fait rage dans différents endroits répartis à travers la ville, affectant tous les habitants, des riches propriétaires de centres commerciaux aux marchands de rue.
« Je ne suis pas allé au travail depuis le début des manifestations… Ma femme est retournée au village et je ne lui ai pas envoyé d’argent depuis près de quatre semaines »,
se plaint Krasong, qui a un enfant souffrant de troubles respiratoires.
« J’avais du mal à payer des soins médicaux quand je travaillais, alors c’est encore pire aujourd’hui. Je vais devoir trouver un nouveau travail, mais étant donné l’état de l’économie, il faudra peut-être que je rentre chez moi. »
Depuis le début des manifestations, les violences ont fait au moins 75 morts et plus de 1 000 blessés.
Le 20 mai, le gouvernement a maintenu l’état d’urgence dans la moitié des provinces du pays, afin d’empêcher de nouvelles manifestations et de nouvelles violences, ou d’être en mesure d’y répondre le cas échéant.
Plus d’info:
http://www.irinnews.org/Report.aspx?ReportId=89210
http://www.mcot.net/cfcustom/cache_page/61494.html
2 comments
Je pense au contraire que le gouvernement a été plus patient avec les chemises rouges !! J’étais présent à Bangkok lors des affrontements et, pour prendre un exemple type, je fut très surpris de voir une grande avenue barée avec quelques grilles et seulement 2 chemises rouges assis devant…et personne ne bougeait ! Imaginez à Paris une chose pareil….Il ne faudrait pas plus de 30 minutes pour que la police ne dégage « in pesto » ce genre d’action ! et sans prendre de gants en plus ! Or les militaires ne bougeaient pas car ils avaient l’ordre de rester simplement en observation, voulant éviter en priorité un affrontement en les rouges et les jaunes ce qui aurait transformé Bangkok en champs de bataille.
En France les gens sont facilement « offusqués » par ce qui se passe à l’étranger mais ne savent pas comparer avec ce qui se passe en France. C’est typiques des Français (et j’en suis un aussi je précise)… c’est d’une façon générale comportemental. Critiquer le voisin mais jamais se regarder dans une glace et s’analyser soit même dans une situation similaire.
Le concept « action – reaction » est bien plus rapide en France ! En Thailande il y a l’armée, en France ce sont les CRS et forces d’action rapide de la police ! Et croyez moi, face a des action terroriste telles que les chemises rouges ont commis ( explosions de grenades en plein Bangkok, dans le BTS par exemple, ou tir réels par les fenetres d’immeubles, hommes en noir sur-entrainés…par exemple) la police Française aurait agit beaucoup plus rapidement sans prévenir maintes et maintes fois comme ne Thailande, et ce de façon beaucoup virulente !!
Bonjour,
Je ne suis pas d’accord avec le commentaire précédent ! Il y a certes des querelles internes presque endémiques entre chemises rouges et chemises jaunes, mais je suis en contact avec quelques expatriés à Bangkok en ce moment, et ces derniers m’ont confirmés que, en tant qu’occidental (ou touriste) – la situation était beaucoup plus dramatisée que la réalité par les médias…
Je reste cependant d’accord sur le fait qu’il faille être prudent, et que malheureusement, les chemises rouges font les frais des violences policières, ce qui est malheureux.
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