La bourse de Bangkok (SET) était en recul de 6% à la mi-journée, sur fond de rumeurs sur l’état de santé du roi, Bhumibol Adulyadej. Le plus ancien monarque en exercice au monde, qui fêtera ses 82 ans le 5 décembre prochain, est hospitalisé depuis bientôt un mois à l’hôpital Siriraj de Bangkok, pour une infection au poumon avec de la fièvre.
Le 5 décembre 2008, il avait été contraint d’annuler pour raisons médicales son habituel discours anniversaire, et avait été remplacé par le Prince Maha Vajiralongkorn et la princesse Maha Chakri Sirindhorn.
Hier, l’indice SET des valeurs vedettes avait déjà perdu 2% après des rumeurs sur l’aggravation de sa santé. Aujourd’hui l’indice a touché un point bas de 670 points vers 15 heures avant de se reprendre en fin de journée pour se stabiliser autour des 695 points. En une journée les investisseurs étrangers ont vendu pour près de 4 milliards de baht, mais restent globalement positifs sur l’année 2009 avec un apport de 62 milliards de baht.
L’indice SET de la bourse de Bangkok a gagné 60 % depuis le début de l’année, sa meilleure performance annuelle depuis 2003, après avoir enregistré une chute 48 % l’an dernier. Kim Eng Securities (Thaïlande) PCL, la plus grande maison de courtage de Thailande, a relevé son objectif de fin d’année de 700, à 750 en pariant sur une reprise économique prévue pour 2010 qui devrait stimuler les revenus des entreprises. Mais les incertitudes politiques rendent ce pronostic incertain.
Le roi de Thaïlande n’a aucune prérogative constitutionnelle, mais bénéficie d’une très forte autorité morale, et reste souvent considéré comme la seule personnalité capable de réunir les Thaïlandais surtout en cas de crise grave. Trois ans après le coup d’Etat sans effusion de sang qui a renversé Thaksin Shinawatra, en septembre 2006, l’impasse politique persiste en Thailande où règne un sentiment diffus mais durable de malaise, sur fond de rumeurs de nouveau coup d’Etat.
Les militaires qui avaient renversé le Premier ministre Thaksin Shinawatra ont été dans un premier temps, accueillis avec soulagement par de nombreux Thaïlandais, en particulier ceux qui manifestaient contre les abus de pouvoir de l’administration de Thaksin. Mais trois ans plus tard le bilan est plus que mitigé : le royaume est aussi divisé et instable que jamais.
L’actuelle situation est aussi rendue plus délicate par une inquiétude croissante quant à la question taboue de la succession éventuelle du roi Bhumibol Adulyadej, bientôt 82 ans, et de santé fragile, qui incarne traditionnellement le rôle du personnage unificateur du pays.
Récemment les attaques de l’opposition pro Thaksin ( les chemises rouges) se sont orientées de façon systématique contre l’ex général Prem, accusé d’avoir organisé le coup d’Etat de 2006. Mais Prem est aussi le plus proche conseiller du roi, et d’une certaine façon s’en prendre à lui est une façon indirecte de s’en prendre à la monarchie, dans un pays où tout propos considéré comme offensant contre le monarque est très sévèrement réprimé.