0,56% : c’est le taux de chômage de la Thaïlande en 2014, soit le pourcentage de chômeurs le plus bas au monde. Mais que signifie exactement ce bilan en apparence très positif ?
La Thaïlande distance assez nettement les autres pays dans la course à l’emploi, au point que l’on peut presque parler d’absence de chômage : lorsque le taux de chômage est inférieur à 1%, les économistes considèrent qu’il s’agit d’un chômage nul, ou chômage frictionnel.
Singapour et le Japon, les deuxième et troisième pays du classement, sont assez loin derrière avec un taux respectivement de 1,9% et de 3,8%.
Exceptés quelques soubresauts souvent dus à des crises politiques, le chômage en Thaïlande n’a pas cessé de chuter.
Des facteurs démographiques
Plusieurs facteurs expliquent ce taux extrêmement bas. La croissance démographique de la Thaïlande est le point le plus important : le nombre de personnes âgées de plus de soixante ans a doublé en dix ans.
De plus en plus de Thaïlandais partent à la retraite, laissant la place à une jeunesse qui augmente moins rapidement. De fait, il y a de plus en plus d’emplois vacants.
La Thaïlande connaît même une pénurie de main d’oeuvre dans certaines professions, telles que celles de médecin ou d’infirmier.
Qu’est-ce qu’un chômeur ?
Car c’est là tout le problème de cette statistique : la notion de “chômeur” n’est pas prise au sens large comme dans les pays occidentaux.
De fait, une personne qui aurait perdu son travail et rentrerait à la ferme de ses parents pour y travailler quelques heures par semaine, est considéré comme employé.
Beaucoup travaillent à temps partiel, ne s’assurant donc pas un revenu décent, mais ils ne sont pourtant pas comptabilisés comme chômeurs.
En réalité de larges pans de la population seraient «sous-employés» ou travailleurs informels. Les chiffres de la Banque de Thaïlande suggèrent que de nombreuses personnes travaillent en réalité moins de 20 heures par semaine en moyenne annuelle.
Une faible prise en charge des chômeurs
Il faut aussi prendre en compte que le chômage est difficilement admis en Thaïlande. La Thaïlande propose donc des indemnités assez réduites aux chômeurs depuis 2004 : de 30 à 50% du salaire pour une période maximale de 180 jours, à condition d’avoir cotisé au minimum 6 mois sur les 15 mois avant le licenciement.
Dans tous les cas les indemnités sont plafonnées à 15.000 bath par mois maximum.
Les Thaïlandais ont donc rarement le choix : lorsqu’ils perdent leur travail, ils doivent souvent accepter le premier emploi disponible.
Le secteur agricole est également un important vivier d’emplois. Près d’un tiers des terres thaïlandaises sont cultivées. De fait, 40% des thaïs travaillent dans l’agriculture.
Ce détail est important dans la mesure du chômage, car les emplois agricoles sont particuliers. Les travailleurs sont contraints à des périodes de pause dues au cycle de certaines récoltes. Ils ne sont alors pas considérés comme chômeurs, bien qu’ils ne gagnent pas d’argent.
2 comments
Pas de chomages ? Parce que les pluparts des thais sont a leurs comptes et n’aiment pas etre sous les ordres d’un patron . Il y a une pénurie de main d’oeuvre dans les secteurs du batiments beaucoups sont des travailleurs immigres venant des pays voisins car les thais n’aiment pas se salir les mains c’est la pure verites ! Voila la realite
https://www.thailande-fr.com/economie/31758-penurie-de-main-doeuvre-en-thailande
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