Vivre à l’occidentale un rêve inaccessible pour les Thaïlandais

Un repas décent à moins de 40 baht (environ un euro), des vêtements à des prix imbattables sur les marchés (à partir de 100 baht le pantalon) : la Thaïlande offre souvent un rapport qualité/prix parmi les meilleurs au monde.

Mais ce constat est vrai uniquement si on vit à la mode locale. Si par contre l’on désire avoir un mode de vie « occidental », le royaume est beaucoup moins accueillant.

Ainsi vêtements de marques et restaurants étrangers sont autant de plaisir inaccessibles  pour une large frange de la population locale.

Un salaire moyen équivalent à 400 euros

Une récente analyse IPSOS Business Consulting nous rappelle cette réalité du royaume. Avec un salaire mensuel médian d’environ 400 euros, de nombreux biens de consommation représentent plusieurs mois d’économie pour un thaïlandais, même si ils sont quelques peu moins chers que dans l’hexagone.

A titre d’exemple, acheter plein tarif le dernier smartphone Samsung Galaxy S4 (environ 500 euros en Europe) représente 124% du salaire mensuel moyen thaïlandais alors que cet investissement ne pèse que pour 38,35% des revenus d’un Hongkongais.

Même les loisirs les plus simples représentent une « véritable dépense » dans le royaume, comme une place de cinéma (1,19% pour Bangkok contre 0,35% à Sydney) idem pour un cappuccino (0,72% à Bangkok contre 0,19% à Tokyo).

Les importations lourdement taxées

Les produits d’imports comme les textiles (Zara, Adidas…) ou certaines denrées de consommation courante (chocolats, cosmétiques…) sont ainsi réservés aux plus riches.

A titre d’exemple l’import d’automobile est taxé à 80% et à ceci s’ajoute la TVA locale (environ 7%), soit au final un prix 2 fois plus important que dans le pays d’origine. Même constat pour l’alcool (vins, whisky…) qui est taxé à 60%.

Les produits high-techs (ordinateurs, tablettes tactiles) sont par ailleurs moins coûteux de 5 à 10% qu’en France, mais ils représentent des achats exceptionnels.

Les standards européens concernent ainsi une élite à Bangkok où la vie à l’occidentale coûte aussi cher voir plus que dans nos contrées.

Le reste de la population de la capitale, même si son pouvoir d’achat a fortement augmenté depuis 2010 (hausse du salaire minimum de près de 75% en 4 ans), reste très éloignée du monde des 4×4 neufs et des montres de luxe.

Si l’on regarde du côté du pouvoir d’achat, Bangkok apparait dans le « bas » du tableau des mégalopoles modernes. Le pouvoir d’achat dans la capitale est ainsi 2,5 fois moins important qu’à New York ou encore à Paris, même Mumbai en Inde possède un pouvoir d’achat 1,2 fois supérieur.