Riz, corruption et achat de votes : tels sont les trois piliers du gouvernement Shinawatra qui sont en train d’apparaître de manière de plus en plus visibles au grand jour.

Le mécanisme central de ce système de clientélisme bien huilé n’est autre que le programme de subventions aux prix du riz, une des pièces maîtresses du programme du gouvernement Shinawatra élu à la suite des élections législatives du printemps 2011.

On a déjà tout écrit sur la gabegie insensée que représente ce programme : des dizaines de milliards de dollars engloutis pour rien, qui aboutissent au stockage de millions de tonnes de riz qui moisissent dans des hangars du gouvernement faute de trouver preneur, car bien trop chers par rapport aux concurrents de la Thaïlande.

Après avoir dépensé 300 milliards de baht cette année, le gouvernement a affecté une nouvelle tranche de 405 milliards de bahts supplémentaires pour 2013, soit un total d’environ 33 milliards de dollars pour rattraper les impayés de la précédente récolte.

Selon le Département de l’agriculture des États-Unis, la part de marché du riz thaï a baissé à 18% des exportations mondiale de riz en 2013, derrière le Vietnam (19%) et l’Inde (26%).

Avant que le programme de subvention ne soit mis en place,  la Thaïlande était le premier pays exportateur mondial de riz avec une part de 29%, suivi par le Vietnam à 21% et l’Inde 7%.

Des transactions secret d’Etat

Comme Hugo Chavez a réussi à ruiner le 5e exportateur mondial de pétrole, le gouvernement Shinawatra restera certainement comme celui qui a ruiné le premier exportateur mondial de riz. Car le gouvernement est maintenant incapable de payer les agriculteurs qui n’ont pas d’autre possibilité que de vendre leur récolte au gouvernement. Certains ont d’ailleurs demandé au gouvernement de leur restituer leur récolte pour pouvoir la vendre directement eux mêmes.

Actuellement les exportations de riz sont décidées de gouvernement à gouvernement par le ministère du Commerce qui centralise les demandes et les contrats d’exportation. Le processus est complètement opaque et personne ne connait le montant exact des contrats, ni les prix de vente.  Tous les dossiers sont tenus secrets car le ministère du Commerce invoque des «raisons commerciales» qui pourrait nuire à la conclusion de futur contrats.

Une phase politique

Le scandale du riz pourrait venir s’ajouter aux problèmes politiques actuels du gouvernement car la Commission Nationale Anti-Corruption, (National Anti-Corruption Commission, NACC) a ouvert une enquête sur le rôle de l’ancien ministre du Commerce et de 15 de ses associés dans une transaction fictive avec la Chine de gouvernement à gouvernement.

A ceci s’ajoute le problème des paiements en retards aux riziculteurs qui s’accumulent avant les élections : la NACC a aussi émis un avis négatif sur un rattrapage juste avant les élections, estimant qu’après cinq mois de retards la procédure pourrait s’apparenter à de l’achat de votes.

 

2 comments
  1. oui oui bien sur cela ne plait pas aux usa… et a la mafia thai du riz alors evidement …. soyez de bions toutous dociles des americains sinon…..

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