La Thaïlande ne sait plus quoi faire des énormes réserves de change qu’elle a accumulé ces dernières années, et elle envisage d’en placer une partie sur les marchés financiers l’aide d’un fonds souverain. Les autorités thaïlandaises veulent mettre sur pied un fonds de 10 milliards de dollars, pris sur les 100 milliards de dollars des réserves de la Banque centrale. La Thaïlande, comme la plupart des autres économies émergentes, est à la recherche d’une manière de gérer ses réserves croissantes de devises.
« On pourrait créer un petit fonds, comme la Corée du Sud et l’étendre plus tard, » a déclaré Suchada Kirakul, gouverneur adjoint de la Banque de Thaïlande.
Les cinq plus grands fonds appartiennent aux Émirats arabes unis, la Norvège, l’Arabie saoudite, le Koweït et la Russie. La Chine a surpris les milieux de la finance en lancant son fonds de 200 milliards de dollars en 2007. Avec ce fonds, la Thaïlande viendrait se positionner en huitième position des principaux fonds souverains dans le monde, après le fonds singapourien Temasek Holdings:
- Abu Dhabi Investment Authority (créé en 1976, Émirats arabes unis), gère 625 milliards de dollars.
- Government Pension Fund-Global (1990, Norvège), 322 mds $
- Government of Singapore Investment Corporation (GIC) (1981, Singapour), 215 mds $
- Reserve Fund for Future Generation (1953, Koweït), 213 milliards $
- China Investment Corporation (2007, Chine), 200 mds $
- Stabilisation fund (2004, Russie, 127,5 mds $)
- Temasek Holdings (1974, Singapour), 108 mds $)
Le lancement d’un fonds de ce type n’est pas anodin car des réactions hostiles peuvent avoir lieu lors du rachat par des fonds souverains d’entreprises considérées comme sensibles. En Thaïlande le rachat par Temasek Holdings, le fonds singapourien, à l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra de sa société Shin Corp, à sans doute beaucoup contribué à aggraver la crise politique qui a conduit au coup d’Etat de septembre 2006.