La France peut-elle encore avoir une politique asiatique et chinoise ? Notre empreinte économique en Asie est limitée, la vieille compréhension pour la Chine n’a plus guère d’impact sur un pays devenu une très grande puissance. Paris ne préside pas le G8 et le G20, une conjonction qui avait porté la présidence Sarkozy.
Pourtant l’Asie influe plus que jamais sur notre destin. Ses marchés et ses projets ont un impact global. C’est à ses propres risques que l’Europe se laisse absorber par elle-même.
Rares sont les pays européens qui tentent de dépasser cet horizon. La France est de ceux-là. Pas à pas, un nouvel agenda se dessine. Le sommet Europe-Asie (novembre 2012), l’Inde (février 2013) et ses enjeux de grands contrats, puis la Chine, où François Hollande se rend le 25 avril. Ajoutons le premier ministre Jean-Marc Ayrault aux Philippines et à Singapour et en Thaïlande.
Quand une visite présidentielle aura été fixée au Japon, la France officielle se sera mobilisée vers l’Asie de façon inusitée.
Les visites aux Philippines et au Laos ont été vues comme des excursions sans motif. Pourtant, quand Angela Merkel visite la Mongolie, le Vietnam, l’Indonésie et le Kazakhstan, cela est salué comme une diplomatie économique innovante.
Quand Barack Obama inaugure son second mandat par un voyage en Birmanie, au Cambodge et en Thaïlande, celui-ci est vu dans le cadre du « pivot » américain vers l’Asie, censé contrebalancer l’influence chinoise. L’Europe elle-même a engagé une politique commerciale qui passe aussi par la Corée, l’Inde et le Japon, et non seulement par la Chine, premier partenaire de l’Union européenne.
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est rendu aux Philippines, à Singapour et en Thaïlande.Mais la diplomatie française n’a pas le levier stratégique américain, ni celui des entreprises allemandes. Notre pays influe à l’ONU, joue un rôle inégalé dans la sécurité de l’Afrique, s’engage au Moyen-Orient : les diplomaties asiatiques doivent en tenir compte. Mais la tâche de la diplomatie française en Asie est bien de crédibiliser et de diversifier les atouts d’une puissance moyenne. Les difficultés commerciales de la France en Chine ne datent pas d’hier. Elles sont à peu près du même ordre avec d’autres partenaires asiatiques.
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Le gouvernement thaïlandais a en effet annoncé le mois dernier un programme d’investissement de 2,2 trillions de bahts (environ 55 milliards d’euros) sur sept ans pour rénover le système de transport du pays, avec une augmentation massive des services de transport ferroviaire notamment dans la région de Bangkok. La Thaïlande se trouve aussi dans une position favorable pour aborder la transition vers l’AEC en 2015, la communauté économique de l’Asean qui réunira dans un marché unique de dix pays et 600 millions d’habitants.
Au cours d’un forum d’affaires qui s’est déroulé dans un grand hôtel de Bangkok, M. Jean-Marc Ayrault a déclaré:
L’importante délégation d’entreprises françaises qui nous accompagne est la marque de notre intérêt pour la Thaïlande. La coopération entre nos deux pays est déjà engagée depuis plusieurs années, nos relations sont historiques et nous devons les faire vivre et les intensifier. Les entreprises françaises vont répondre présent aux ambitieux appels d’offre du ministère des transports.
La France est le quatrième investisseur de l’Union Européenne en Thaïlande derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays Bas avec plus de 400 entreprises dans le royaume employant plus de 70000 personnes. Le montant des flux d’investissements thaïlandais vers l’Europe a aussi quintuplé en 5 ans.
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