La Thaïlande mesure aujourd’hui l’importance de sa dépendance par rapport aux  marchés d’exportations vers le Japon et les Etats Unis, deux économies empêtrées dans une profonde récession. La potion est amère, mais elle peut être salutaire car elle oblige le gouvernement à rechercher d’autres partenaires pour l’avenir.

La Chine en fait partie naturellement. Historiquement d’abord, puisqu’on a coutume de dire que les sino-thais dominent le milieu des affaires dans le royaume, mais aussi économiquement, car la « récession » en Chine fait des envieux avec un taux de croissance prévu de 6 à 7%. La prochaine visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao en Thaïlande pour les réunions élargies de l’ASEAN, sera sans doute l’occasion de vérifier les intérêts communs des deux pays. Plusieurs accords commerciaux et financiers devraient être signés à l’issue de cette visite, dont un prêt de 600 millions de dollars.

La Thaïlande est à la recherche de financements pour son programme de relance des investissements, et la Chine a justement accumulé d’énormes réserves de changes (1800 milliards de dollars) grâce à ses excédents commerciaux.

La Chine sera certainement au centre des discussions  autour de l’ASEAN à Pattaya. Elle participera en tant qu’invité, du 10 au 12 avril à une série de réunions dont le 12e Sommet entre l’ASEAN et la Chine (dit 10+1), le 12e Sommet entre l’ASEAN, la Chine, le  Japon et la République de Corée (dit 10+3), le 4e Sommet de l’Asie de  l’Est et le petit-déjeuner de travail entre les dirigeants chinois, japonais et sud-coréen.

La Thaïlande se tourne de plus en plus vers ses partenaires chinois

Ce n’est pas un hasard : le Board of Investment (BOI) a ouvert cette année un deuxième bureau à Pékin, et un troisième bureau en Chine à Guangzhou est prévu pour le troisième trimestre de cette année. Le Board of Investment est le principal organisme du gouvernement thaïlandais, sous l’égide du Ministère de l’Industrie, pour encourager l’investissement direct étranger en Thailande.

La Thaïlande se prépare donc  en ce moment activement pour attirer les investissements chinois :  il s’agit entre autres de la visite du premier ministre Abhisit Vejjajiva prévue  à la mi-année, accompagné des cadres supérieurs de plus de 40 entreprises thaïlandaises  de différents secteurs. La Thaïlande occupe toujours une position stratégique en tant que porte d’entrée vers l’Asie du Sud et la grande sous-région du Mékong.

La Chine a été le principal bénéficiaire des investissements étrangers directs au cours de la dernière décennie, et pourrait bien devenir à son tour une source d’investissements pour les pays de la région ASEAN. Le gouvernement chinois  propose maintenant un soutien aux entreprises locales qui souhaitent investir à l’étranger, et a également manifesté son intérêt pour investir en Thaïlande.

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