Alors que le niveau de l’eau est en baisse généralisée, les compagnies d’assurances tentent d’évaluer le montant des dégâts provoqués par les inondations. Les compagnies de réassurance présentes en Thaïlande vont subir de lourdes pertes qui vont affecter sensiblement les résultats du secteur, selon l’agence de notation Moody.
Après prise en compte des pertes estimées en Thaïlande liées aux inondations, Moody ‘s Investors indique qu’il s’attend à un « impact significatif » sur les performances du secteur de la réassurance, notamment sur ses résultats du quatrième trimestre, et qu’il faut également s’attendre à un durcissement des tarifs.
Moody estime dans ses «Perspectives de crédit hebdomadaire» qu’il s’attend à ce que les plus grands acteurs mondiaux de la réassurance aient le rapport le plus élevé des pertes.
«En plus de Swiss Re et Munich Re, les compagnies concernées comprennent Hannover Re, Lloyd of London, SCOR, Berkshire Hathaway et Partner Re, » dit Moody.
La semaine dernière, Munich Re a estimé ses pertes en Thaïlande à environ € 500 millions (666,1 millions de dollars au taux de change actuel) net avant impôts. Swiss Re s’attend à des pertes proches de 600 millions de dollars.
Les inondations ont submergé de grandes zones industrielles avec des usines appartenant principalement à des entreprises japonaises, ce qui perturbe la fabrication de composants électroniques et la chaine d’approvisionnement de nombreux fabricants. La Thaïlande est également un important producteur de disques durs pour ordinateurs à travers le monde.
Selon Moody’s les réassureurs
« sont susceptibles de supporter la majorité des pertes industrielles dues aux inondations en raison de leur protection des assureurs thaïlandais, japonais et internationaux.»
Swiss Re a déclaré qu’il s’attend à ce que le total des pertes assurées se situe entre 8 milliards de dollars à 11 milliards de dollars, et Aon Benfield, une filiale du courtier d’assurance Aon Corp, explique que les pertes de l’industrie pourrait dépasser 10 milliards de dollars tandis que le total des pertes économiques pourraient atteindre environ 45 milliards de dollars. Un chiffre assez proche des estimations données par le gouvernement thaïlandais cette semaine (1,3 trilliard de baht, soit 32 milliards d’euros)
Selon Moody
«Il n’y pas de répit pour une industrie dont les revenus déjà faibles en 2011 ont été sensiblement affectés par la deuxième catastrophe naturelle la plus couteuse de l’histoire de la réassurance.»
Illustrant ce point, Moody estime qu’en 2011, sur les neuf premiers mois le bénéfice net des sociétés de réassurances de son groupe d’étude sera de 6,7 milliards de dollars, comparativement à 18,8 milliards de dollars sur la même période en 2010.
Malgré les lourdes pertes attendues, Moody affirme que, sauf en cas d’autres catastrophes au cours de l’année, les réassureurs mondiaux devraient être en mesure de contenir les pertes dues aux inondations dans leur quatrième trimestre de bénéfice.
« Il est possible que un ou deux acteurs du secteur, à la suite d’importantes parts de marché en Thaïlande et / ou d’une mauvaise gestion de leur exposition mondiale, puissent souffrir une perte au quatrième trimestre»,
explique Moody. «Mais même dans un tel scénario, l’effet sur le capital devrait être limité.»
Moody soutient également que les pertes de 2011 provoquées par les inondations en Thaïlande devraient provoquer une hausse des tarifs dans l’industrie de la réassurance.