L’économie régionale de l’Asie-Pacifique (APEC) a progressé de 8% au cours du premier semestre 2021, après une contraction de 3,7% au premier semestre 2020 et devrait croitre de 6% sur l’ensemble de l’année 2021.

Mais la croissance des économies des pays membres est inégale et continue de diverger, tandis que les incertitudes restent importantes, selon le dernier rapport régional de l’APEC. Analyse des tendances (ARTA).

La Thaïlande pourrait atteindre une croissance économique de 1,3% cette année, selon les prévisions du Bureau de politique budgétaire (FPO).

Mais la Banque mondiale a récemment réduit la projection du produit intérieur brut (PIB) de la Thaïlande pour 2021 à seulement 1%, contre 2,2% initialement prévu, en raison des impacts persistants de la pandémie de COVID-19.

Le commerce des biens associés au COVID-19, tels que les produits pharmaceutiques, les équipements de télécommunications et les ordinateurs, est resté soutenu.

La croissance du volume, et de la valeur du commerce des marchandises, a enregistré une croissance à deux chiffres au premier semestre de cette année, grâce à l’effet combiné d’un point de comparaison bas – après la contraction économique substantielle de l’année dernière – et d’un rebond de l’activité économique.

Baisse des investissements et hausse de l’inflation

Le rapport de l’APEC a également constaté une baisse significative des investissements de création d’entreprise dans la région de l’APEC, tombant à leur plus bas niveau en près de 20 ans.

Ceci est considéré comme particulièrement préoccupant étant donné le rôle crucial qu’elles jouent dans la stimulation du développement des infrastructures et de la productivité, ainsi que dans l’amélioration de la technologie et des compétences nationales.

La région a enregistré un taux d’inflation plus élevé de 2,6% au cours des neuf premiers mois de 2021, après une moyenne de 1,5% en 2020. L’analyse souligne le risque d’une tendance à la hausse de l’inflation à la reprise économique si elle n’est pas traitée.

« L’APEC, tout comme l’économie mondiale, est en territoire inconnu, où la reprise est en cours même au milieu d’une pandémie en cours », a déclaré le Dr Denis Hew, directeur de l’Unité de soutien aux politiques de l’APEC, qui a produit le rapport. « Il y a de nombreuses leçons durement acquises de la pandémie, au cœur desquelles les politiques économiques, commerciales et sanitaires sont étroitement liées – et que de bonnes politiques sont importantes. »

« L’accès inégal aux vaccins doit être traité de toute urgence pour éviter une reprise à deux vitesses »

Dr Denis Hew, directeur de l’Unité de soutien aux politiques de l’APEC

« Les économies de l’APEC devraient également anticiper pour faciliter une réouverture économique progressive et régulière pour relancer des secteurs viables tels que les voyages et le tourisme, revigorer les industries manufacturières et annoncer l’émergence de nouveaux emplois, marchés et entreprises qui pourraient s’avérer plus durables et rentables. »

La menace existentielle du changement climatique

Le rapport a également abordé  la menace existentielle du changement climatique pour la région et l’humanité dans son ensemble, car il affectera les systèmes financiers, les chaînes d’approvisionnement et le comportement des consommateurs des économies de l’APEC.

« La lutte contre le changement climatique est le domaine non seulement des scientifiques, mais aussi des décideurs politiques qui peuvent modifier les structures d’incitation et les règles », a déclaré Emmanuel San Andres, analyste à l’APEC Policy Support Unit qui a co-écrit le rapport.

« Le changement climatique a un impact disproportionné sur les populations vulnérables, y compris les plus pauvres et les peuples autochtones, même s’ils y contribuent le moins »

Emmanuel San Andres, analyste à l’APEC Policy Support Unit qui a co-écrit le rapport.

Le rapport note que même dans le meilleur des cas, où le changement climatique est maintenu à 2,0 °C ou moins, l’APEC peut s’attendre à des pertes de PIB pouvant atteindre 11,3 % d’ici 2050.

 « Nous devons renforcer la coopération mondiale et régionale et mettre l’accent sur les actions, pas seulement les engagements sur le changement climatique », a ajouté San Andres. « La lutte contre le changement climatique nécessite une approche holistique dans un éventail de domaines et de problèmes, notamment en veillant à ce que la mise en œuvre de politiques vertes s’attaque à ses effets secondaires négatifs. »

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