Nous sommes deux expats de longue date en Thaïlande, plus de dix ans chacun, des années bien remplies et riches d’expérience. Comme tout le monde nous les avons connues ces filles, elles nous ont fait rêver comme elles savent si bien le faire.
Dans le premier mois est arrivé au bar un jeune type, qui s’appelait Jacques. Il travaillait comme chef de chantier dans une entreprise qui construisait le Sky Train. Il était arrivé depuis deux mois et devait rester encore un an. Pour moi c’était un farang mais il avait dans les yeux de l’intérêt, du respect et de la gentillesse. Il ne jouait pas bien au billard et je l’aidais à préparer les coups.
Il a perdu trois fois contre Nit mais chaque fois il rigolait, en me regardant et en me faisant les gros yeux comme si je l’avais mal conseillé. Ensuite il m’a payé des verres et comme je continuais d’installer les boules aux différents billards on n’a pas pu beaucoup parler. Donc il m’a proposé de partir avec lui. Il avait un bel appartement que sa Société lui payait pendant son séjour ici. Trois chambres et deux salles de bain, ça me changeait.
La première nuit on a parlé, enfin il a plus parlé que moi parce que mon anglais à l’époque était limité et mon Français inexistant, en dehors de ‘bonchour’ et ‘je t’aimeu’. On s’est couché l’un à côté de l’autre et on a dormi vers quatre heures du matin. Mais on a rien fait. Je peux te dire que j’étais surprise et que je me posais quand même des questions. Le matin il ne m’a rien dit d’autre que Bonjour et il m’a raccompagnée. Je n’osais rien lui demander parce qu’on avait rien fait ensemble. Il avait déposé 2 000 Bahts dans mon sac sans que je m’en rende compte.
Le soir suivant il est revenu jouer au billard et on a encore bu et rigolé. Il était arrivé tôt vers 7 heures et il a payé mon bar-fine à huit heures et demie, disant qu’il avait faim et qu’il voulait m’emmener manger au restaurant. Moi je n’aime que les fruits de mer mais je ne peux pas me les payer toute seule, c’est ce que je lui ai dit quand il m’a demandé de choisir l’endroit.
Alors on est allé sur Ratchadapisek, dans un grand sea-food. Il m’a demandé de commander ce que je voulais et j’ai pris tout ce que j’avais envie mais pas plus. On a partagé les plats. Il a payé et ensuite il m’a demandé si je voulais aller boire un verre dans une disco. Je connaissais pas et je suis allé avec lui sous le Grand Hyatt, c’était bien mais les filles qui étaient là n’étaient pas comme moi elles étaient Hi-So, moi j’étais mal à l’aise.
Il s’en est rendu compte et on est resté juste le temps d’un verre ensuite on est reparti. Là il m’a demandé si je voulais passer la nuit avec lui. Ça m’a étonnée parce que j’étais pas habituée, les autres me demandaient pas, ils m’emmenaient, c’est tout. J’ai dit oui et on est retourné dans son bel appartement. Il a mis de la musique douce, m’a servi un verre de Kalua, mon alcool préféré.
J’avais l’impression d’être dans un rêve. Un beau mec qui prenait soin de moi, qui était prévenant et entreprenant juste ce qu’il fallait. Il ne brusquait rien, on aurait presque dit qu’on était un couple normal et je me demandais quand mon rêve allait se terminer.
A suivre sur Livres de Thailande
par Christian Eymaël et Pierre Richard Hardy
Éditions Bamboo Sinfonia