Dans le sud de la Thailande, la violence sévit toujours sans répit : la région vit dans la crainte des attaques menées par des groupes musulmans séparatistes depuis plus de cinq ans. Pour la première fois, les extrémistes musulmans ont pris pour cible un moine, dans la province de Yala.

Cet attentat pourrait être un acte de représailles après qu’une fusillade meurtrière ait eu lieu le 8 juin dernier dans une mosquée de la région. Pendant la prière du soir, cinq individus armés de fusils d’assaut avaient pénétré dans une mosquée du Narathiwat, et ouvert le feu sur les fidèles. Comme d’habitude, l’attentat n’a pas été revendiqué, mais cette région de la Thaïlande (près de la frontière avec la Malaisie) est en guerre larvée depuis plusieurs années. Plus de 3700 personnes auraient été victimes de mort violente au cours des cinq dernières années.

Souvent annoncée par le gouvernement, mais jamais sérieusement mise en place, une solution politique au conflit dans les provinces du sud de la Thailande, reste toujours à venir.

Les quatre provinces du sud de la Thailande a majorite musulmane

Les quatre provinces du sud de la Thailande a majorité musulmane

Selon le colonel Parinya Chaidilok, porte-parole de l’armée thaïlandaise, plus de 3 300 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la vague de violences, qui a débuté en janvier 2004 dans la partie méridionale du pays. Les attentats sont presque quotidiens dans ces provinces où les populations d’origine malaise et de religion musulmane sont très fortement majoritaires.

Avec la recrudescence des attaques, les populations non musulmanes ont reflué plus au nord. Environ 70 000 bouddhistes, sur les 300 000 encore installés en 2004, ont fui la région.

Le problème du sud musulman a longtemps été nié par le pouvoir central : en 2002 le Premier ministre Thaksin Shinawatra avait déclaré :

« Il n’y a pas de séparatisme, pas de terroristes idéologiques, juste des criminels de droit commun. Je ne pense pas que la religion est la cause des problèmes là-bas, puisque plusieurs des policiers tués étaient musulmans ».

En mars 2005, l’ancien Premier ministre Anand a été nommé président de la Commission de réconciliation nationale, chargée de ramener la paix au Sud.  Critiquant la répression du gouvernement, il avait notamment déploré l’instauration de la loi martiale et présenté des recommandations  qui comprenaient l’engagement d’instaurer la charia, le déploiement d’une force de maintien de la paix non armée, et l’établissement d’un Peaceful Strategic Administrative Center pour les provinces du Sud.

En août 2006, à la suite d’attentats à la bombe simultanés contre 22 banques dans la province de Yala, le général Sonthi (commandant en chef de l’armée de l’époque, et de confession musulmane) avait rompu avec la politique du gouvernement et insisté sur des négociations avec les djihadistes. En septembre 2006, le général Sonthi et un groupe d’officiers ont mené un coup d’État et déposé le Premier ministre Thaksin. Le nouveau Premier ministre issu du  coup d’État (Le général en retraite Surayud) avait présenté des excuses publiques aux musulmans du sud, et adopté un ton plus conciliant, engageant le gouvernement à améliorer les conditions socio-économiques et la qualité de l’enseignement dans le sud.

Le régime militaire de 2006, bien que dirigé par un général musulman, echoue lui aussi dans le sud

La réaction à ces excuses a été une augmentation spectaculaire des assassinats, des attentats à la bombe et des incendies criminels. Le nombre mensuel de décès a augmenté de 30% dans les 5 mois après le coup d’État.  La politique d’ouverture du premier ministre Surayud (nommé en septembre 2006 après le coup d’État) en rupture avec celle du gouvernement Thaksin, s’est soldée par un fiasco total : la férocité des attentats commis s’est aggravée en 2007, sans que rien n’indique une quelconque amélioration.

Le nouveau Ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande, M. Kasit Piromya avait promis une nouvelle approche dans le conflit peu après la nomination du nouveau gouvernement de Mr Abhisit en décembre dernier. M. Kasit avait déclaré que le gouvernement prévoyait de nommer un nouvel organe civil pour gérer la majorité musulmane du sud. Jusqu’à présent c’est l’armée qui a été chargée de rétablir l’ordre dans les quatre provinces du sud en proie aux attentats islamistes.

Mais quelle type de négociation peut-on envisager avec une guérilla qui n’a ni revendications précises, ni porte parole, ni la moindre organisation structurée et qui ne revendique jamais ses actes ? Les objectifs des dirigeants de cette insurrection, s’ils existent,  ne semblent pas être la négociation ou l’obtention de quelconques revendications.

L’objectif semble plutôt être une sorte de “purification ethnique” de cette région, c’est a dire de chasser les non-musulmans du Sud de la Thaïlande. Les attentats individuels qui visent toujours des bouddhistes, parfois suivis de décapitations, visent avant tout à créer un climat de terreur chez les bouddhistes. Quant à la majorité silencieuse des musulmans, qui serait hostile à ces actes barbares, elle est effectivement très silencieuse….

3 comments
  1. Cher supermotard, je pense qu’il est exagéré et peu constructif de traiter l’Islam
    « religion intolérante, régressive, expansionniste et guerrière » comme vous le faites.
    Ce n’est pas l’islam qui est en cause dans le sud de Thailande, où se pratique un islam modéré (de nombreuses femmes ne sont pas voilée) mais une minorité d’extrémiste qui terrorise tout le monde, y compris les musulmans.

  2. Il faut voir les choses en face, l’Islam est une religion intolérante, régressive, expansionniste et guerrière. Comment des Bouddhistes ouverts, tolérants, progressistes et pacifiques peuvent-ils faire face à la monté des Islamistes fondamentalistes ? Et bien à mon avis c’est tout simplement impossible. Il faut laisser ces gens pour ce qu’ils sont et accepter l’idée de la séparation religieuse qu’ils souhaitent. Reste que les provinces de sud ont peut être un intérêt géopolitique pour la Thaïlande et que cela fait que le gouvernement ne veut pas abandonner ce territoire aux musulmans … Je souhaite beaucoup de chance à ce beau pays qu’est la Thaïlande pour se débarrasser de ce problème en gardant leur noble culture Bouddhiste.

  3. //Le problème du sud musulman a longtemps été nié par le pouvoir central : en 2002 le Premier ministre Thaksin Shinawatra avait déclaré :

    « Il n’y a pas de séparatisme, pas de terroristes idéologiques, juste des criminels de droit commun. Je ne pense pas que la religion est la cause des problèmes là-bas, puisque plusieurs des policiers tués étaient musulmans ».// :

    en 2002 il avait a 80% raison !

    maintenant oui c est la religion le probleme entre autres !!!!!
    recherchent t ils l independance ???? se rapprocher de la malaisie musulman a 65/70 % ?????
    ce qu il y a de different par rapport a 2002 et a 2009 : le cote religieux extremiste qui n etait pas en 2002 comme maintenant !!!!

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