Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej, roi de Thaïlande, fête son 88e anniversaire : le samedi 5 décembre est donc un jour férié dans tout le royaume, qui est aussi le jour de la fête des pères.
Comme cette année l’anniversaire du roi tombe un samedi, les banques et administrations seront donc fermées le lundi 7 décembre, ainsi que l’Ambassade de France, à titre de récupération d’un jour férié perdu.
Le 5 décembre 1927 à Cambridge
Le roi Bhumibol Adulyadej est né le 5 décembre 1927 (88 ans cette année) à Cambridge (Massachusetts , États-Unis) où son père, Mahidol Adulyadej, prince de Songkla, étudiait la médecine.
Il a été couronné en 1950 sous le nom dynastique de Rama IX. Il est donc le neuvième roi de la dynastie des Chakri, fondée en 1782, prenant la succession des rois d’Ayutthaya défaits par les Birmans.
Dans toute la Thaïlande les façades des maisons, des édifices publics et bureaux seront ornés de décorations et de photos du monarque régnant.
À Bangkok, la zone comprise entre le Chittlâdâ Palace, l’Assemblée Nationale et le Grand Palais sera le théâtre de nombreuses manifestations.
69 ans de règne
Souverain constitutionnel, chef de l’État et protecteur des religions de Thaïlande, le Roi Bhumibol Adulyadej est le plus ancien monarque en exercice dans le monde.
Le 9 juin 2015, le roi de Thaïlande a fêté ses 69 ans de règne sur la Thaïlande : il est le plus ancien chef d’État en exercice, toutes nations confondues.
Cela signifie que 92% des Thaïlandais vivant aujourd’hui en Thaïlande sont nés, et ont vécu toute leur vie sous le règne du roi Bhumibol.
Le Roi de Thaïlande, une sorte de demi dieu
La vénération du peuple thaïlandais pour leur roi est en grande partie la conséquence de l’autorité morale que le roi Bhumibol Adulyadej a gagné durant son règne.
Dans le même temps, elle est enracinée dans les attitudes qui peuvent être retracées aux premiers jours de la Thaïlande comme un État-nation, et dans certains des monarques du passé qui continuent à servir de modèles pour la royauté.
Lors de ses rares apparitions en public, les personnes présentes sur son passage se prosternent face contre terre, et au début de chaque séance de cinéma, ou de concert, l’hymne royal retentit dans la salle accompagné d’un court métrage à la gloire du souverain.
Tout le monde doit se lever en signe de respect pour le roi, et ceux qui s’aventureraient à rester assis s’exposent à des graves sanctions.
Des apparitions de plus en plus rares
Le roi Bhumibol Adulyadej a fait une rare apparition en public le 5 mai dernier à l’occasion du 65e anniversaire célébrant le jour de son couronnement en 1950.
Le roi Bhumibol Adulyadej a commencé son règne en 1946, mais son couronnement n’a eu lieu qu’en 1950 après une période de régence pendant laquelle il a terminé ses études en Suisse.
L’absence du roi, lors d’une audience publique annuelle pour le jour de son anniversaire le 5 décembre 2014, avait relancé les rumeurs et les inquiétudes sur son état de santé.
Son épouse, la reine Sirikit âgée de 82 ans, n’a pas été aperçue en public depuis trois ans. Elle a été admise dans le même hôpital que le roi après avoir connu des symptômes indicatifs d’un accident vasculaire cérébral.
Les spéculations sur la santé et la succession du roi ont contribué à l’instabilité politique en Thaïlande ces huit dernières années.
Une santé vacillante
L’Etat de santé du roi est toujours un sujet délicat sur lequel l’information circule peu : les apparitions publiques du roi de Thaïlande sont de plus en plus rares, et il a élu domicile à l’hôpital Siriraj de Bangkok depuis plus de cinq ans.
La succession du monarque reste aussi un sujet à éviter publiquement, même si l’héritier de la couronne a officiellement été désigné en la personne de son fils, son altesse royale le prince (héritier) Maha Vajiralongkorn, né le 28 juillet 1952.
Il est difficile d’en savoir davantage sur cette question dont les médias thaïlandais ne parlent pas à cause des lois de lèse-majesté qui sanctionnent très sévèrement (jusqu’à 15 ans de prison) tout propos tenu sur la monarchie, le roi de Thaïlande ou sa famille, considéré comme une offense.
Une censure omniprésente
Pour ne pas prendre de risque, les problèmes en rapport avec la succession ou le prince héritier ne sont jamais abordés dans les médias.
La frontière entre ce qui constitue une offense de lèse majesté, et une simple information est très floue : par exemple évoquer le poids de la monarchie dans la politique est considéré comme offensant.
Récemment un article du New York Times a été retiré de l’édition thaïlandaise par l’imprimeur, car il évoquait les difficultés économiques du Royaume, et les problèmes de succession de la famille royale.