Après un peu plus d’un mois en Thaïlande, je me devais de tester un des incontournables du royaume : le massage traditionnel thaï !
Toutes les personnes avec qui j’abordais la question me regardait avec des yeux ronds, quand je leur avouais que non je n’avais pas encore franchi la porte d’un salon de massage alors qu’ici ils sont légion.
Se faire masser en Thaïlande, c’est aussi naturel et facile que d’aller faire du sport chez nous, et en prime ce n’est vraiment pas cher.
Le massage, une tradition thaïlandaise
Le fondateur du massage thaï est supposé être Shivago Komarpaj : selon la légende bouddhiste Pāli il aurait été le médecin du Bouddha il y a plus de 2500 ans.
En fait, l’histoire du massage thaï est plus complexe que cette légende d’un fondateur unique. Le massage thaï est une combinaison des influences de la médecine chinoise traditionnelle, et des traditions de la médecine indienne.
C’est totalement ancré dans les mentalités, de nombreux Thaïs vont chaque semaine se faire étirer les muscles, craquer les orteils et masser la nuque.
Pour une première j’ai choisi la tradition : ni massage des pieds, ni massage des épaules et de la nuque, non rien de moins que le classique massage thaï !
J’ai opté pour un massage thaï d’ une heure, pour une première je préférais commencer « doucement » !
J’avais quelques appréhensions quant à la rigueur et à la poigne des masseuses…
C’est donc partagée et avec la peur de me retrouver contorsionnée dans tous les sens, en criant de douleur à ma tortionnaire d’arrêter, que je me suis décidée à tenter l’expérience.
C’est déjà un petit challenge en soi de trouver dans quel salon aller ! Ils sont tellement nombreux à Bangkok, toutes les grandes avenues en possèdent un nombre assez impressionnant.
Ici pas d’horaires: à presque toute heures de la journée il est possible de s’arrêter pour une pause massage. Certains jours sont tout de même à éviter car pris d’assaut.
Eviter le dimanche après-midi
Nous avions décidé d’y aller un dimanche après-midi : après avoir été « refoulées » de cinq salons, nous avons dû nous rendre à l’évidence : il fallait abandonner pour aujourd’hui…
Mais malgré ce contretemps, j’étais lancée et déterminée ! Donc le lendemain, nous avons retenté et cette fois-ci plus d’obstacle!
Le rituel débute par un lavage des pieds. On grimpe ensuite quelques marches pour trouver à l’étage des sortes de futon sur lesquels nous nous sommes allongées après avoir enfilé un short ample et une chemise légère.
L’ambiance qui règne est paisible et très relaxante, ce qui met en confiance.
La masseuse s’attaque d’abord aux pieds pour remonter le long des jambes et arriver aux hanches. C’est une succession de pressions, de rotations, de contorsions savamment dosées entre force et douceur à la fois.
C’est assez impressionnant ce décalage entre le gabarit poids plume des masseuses et leur force! C’est vraiment un art qui s’apprend afin de maîtriser tous les gestes et de soulager le corps de toutes les tensions accumulées.
Craquer, ou ne pas craquer ?
Ma masseuse s’est attardé sur mes jambes mais peut être cela varie t-il d’une masseuse à une autre et suivant les besoins du client.
Je pense que les sensations et le ressenti change complètement selon les personnes, la souplesse y est sans doute pour quelque chose.
Moi par exemple, même si elle a tourné et retourné mes pieds et mes jambes dans tous les sens, je n’ai pas ressenti de douleur et c’était même agréable car les pressions n’étaient pas trop fortes.
A part quelques petits orteils, je n’ai pas « craqué » comme tout le monde me l’avait prédit.
Après les jambes, au tour des bras. Cette fois, j’ai plus souffert ! J’avais l’impression qu’elle cherchait à me décoller la peau des os pour ensuite mieux pouvoir me l’arracher pour la suite !! Je me sentais dans la peau d’un pauvre poulet condamné à finir dans un plat thaï !
Se détacher de son corps
Et ensuite venu le tour du dos : à cet instant, même si j’avais le sentiment d’être une grosse pâte à malaxer couchée sur le ventre, j’ai eu l’impression d’être comme détachée de mon corps, de flotter.
C’était surtout très agréable car on se laisse totalement porter par les différents points de pression sur lesquels la masseuse appui pour soulager.
J’aurais d’ailleurs aimé qu’elle s’attarde plus sur cette partie du corps car cela faisait un bien fou.
Parfois on se retrouve dans des situations vraiment incongrues au cours du massage : la masseuse monte sur votre dos, vous êtes étirés dans tous les sens, les jambes emmêlés avec les bras croisés on ne sait pas comment…
Parfois c’est même cocasse, et j’avoue que l’envie de rire de la situation est tentante ! Surtout quand vous tentez l’expérience à plusieurs !
Ce que j’ai le moins apprécié finalement, même si l’étape des bras n’a pas été un vrai moment de plaisir, c’est quand elle s’est attaqué à la nuque et aux épaules. Là c’était vraiment trop insistant et les pressions trop fortes pour moi…
J’avais l’impression que mon cou aller se détacher de mes épaules sous ces manipulations !
La séance se termine enfin par quelques étirements.
Bref le massage thaï est une aventure à vivre, un rite obligatoire pour tous visiteurs en terres thaïlandaises qui se respecte, un bon (ou au pire des cas, comique) souvenir à raconter!
Pour une première expérience, j’ai été agréablement surprise et même si ce n’est pas exactement de tout repos, l’ambiance zen et le fait que quelqu’un s’occupe de vous est plutôt agréable.
On ressort de la séance à la fois fatigué et relaxé, et même si je suis ressortie avec quelques petites douleurs aux épaules, j’ai apprécié ce moment.
Cependant si vous cherchez un massage pour vous détendre vraiment, le massage thaï est beaucoup trop énergique.
Je pense recommencer très bientôt, histoire de pouvoir comparer ! Pour ceux que le massage thaï ne tente pas, pas de problème ! Il existe une multitude d’autres formules : massage à l’huile, des pieds, aux herbes,… Plus de raison de ne pas essayer !
2 comments
Je vis en Thaïlande depuis quelques années. Disons que j’y suis venu la première fois en février 2008. Revenu ensuite tous les trois mois. Trois mois en France, trois en Thaïlande. Je côtoie depuis toujours et assidument les salons de massage. Après 42 ans de travaux artistiques sur les planches, d’échaffaudages de chantiers parisiens, je suis devenu retraité avec les douleurs et blocages divers aux articulations. J’ai posé mes sacs à Jomtien, proche banlieue de Pattaya depuis que j’y ai rencontré la femme thaie qui partage ma vie et mes finances depuis quatre ans. Tous se passe à merveille et je dis à qui veut l’entendre que ce que je vis maintenant, en plus de rendre heureuse une famille thaie, me rend heureux également. Tous simplement heureux, ce que je n’ai jamais pu dire trop fort en France malgré de très bons moments.
Pour revenir sur les massages, il m’est arrivé dans mes débuts de profiter de leurs bienfaits chaque jour. Parfois de sortir d’un salon et d’entrer dans un autre tant ils m’apportaient. Je suis devenu un accroc du Thaï massage, celui que je préfère. Quant aux revenus des masseuses, d’après ce qu’elles m’en ont dit, si aucun client, elles ont un fixe de deux cents baths par jour assuré par le boss, en général la boss. Si client, 50% du montant. Un thaï massage à deux cents baths n’en laissera donc que cent à la masseuse. Oil massage (à l’huile) à trois cents bths, cent cinquante pour la masseuse. Le pourboire n’est pas superflu, il aide en effet sérieusement à vivre. En général, je laisse le montant d’un plat thai, 40 bth, parfois fois 60.
Aujourd’hui, en partie grâce à ma fréquentation quasi quotidienne de la piscine où j’y effectue les mouvements d’aquagym appris à l’Aquaboulevard de Paris XV, et grâce aux étirements, pressions des mains, torsions diverses, j’ai pratiquement retrouvé ma souplesse d’antan et je profite d’une retraite heureuse au pays du sourire et de la grâce asiatique. Vive le Siam …
Il existe également d’autres sortes de massages mais on verra ça plus tard. Il y a même à Pattaya un « massage de prostate » , inscrit sur une vitrine …
je voudrais rappeler qu’en Thaïlande, le plus gros (plutôt maigre) du revenu des masseuses (comme des serveurs de restaurants ou de toutes personnes qui rendent un service) vient du pourboire. Un massage de 300 bahts ne rapporte que 120 bahts à la masseuse. Un massage thaï est par ailleurs très fatiguant pour la masseuse. Je donne généralement 100 bahts de pourboire pour tous les massages. Si vous ne donnez rien, ou seulement 20 bahts, ne croyez pas qu’ils sont satisfaits parce qu’ils ne manifestent rien. Les français ont avec les russes le triste privilège d’être considérés comme « kiniao », radins. Essayez de changer cette image !
Un logement sans fenêtre, sans air, de 12 m² revient à environ 3 000 bahts. Faites le calcul.
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