Notre amour pour le pays de sourire n’est pas nouveau. Le mot « Farang » (qui se traduit par « étranger » en Thaïlandais) est issu de l’adjectif « Français », qui selon une théorie largement relayée aurait dérivé petit à petit vers « Farangset ».

Par extrapolation, un Farang est un étranger, ou désigne sous forme d’adjectif ce qui vient de l’étranger.

Depuis cette époque qui remonte à Louis XIV, notre amour pour la Thaïlande n’a cessé de grandir avec les années, créant des relations de plus en plus étroites.

Le pouvoir d’achat des français à l’étranger augmentant parallèlement avec la création de l’euro et son maintien à un niveau élevé pendant plus d’une décennie.

Selon l’ambassade de France à Bangkok (chiffre de 2010-2012) nous étions un peu moins de 10 000 français inscrits sur les listes consulaires.

En réalité, en englobant les non-inscrits, et les situations diverses, nous serions plus  de 15000 à avoir posé nos valises en Thaïlande.

Pour une bonne part, il s’agit de retraités (environ 20% d’entre nous) ayant décidé de fuir la grisaille, et bien sur pour profiter d’un pouvoir d’achat plus important.

Répartition de la population française en Thaïlande par tranches d’âges :

AgeNombre%
0 à 18 ans252727%
19 à 253784%
26 à 40186720%
41 à 60285531%
61+167018%
Total9297100 %

Source : http://www.ambafrance-th.org/Communaute-francaise

En effet, le salaire moyen d’un Thaïlandais étant de 434$. Quant à elle, la retraite moyenne pour un Français s’élève selon l’INSEE à 1256€ (insee 2011), soit environ 4 fois plus.

Rien de bien étonnant donc que dernièrement, la colère gronde sur les réseaux sociaux.
Comme le montre le graphique ci dessous, la valeur de l’euro face au baht ne cesse de chuter.

EUR contre THB
Depuis le début de l’année le cours de l’euro par rapport au thaï baht a chuté de près de 20%, passant de 44 pour un euro à 36,5.

Faute à quoi? Pour une partie, la crise économique qui frappe l’Europe depuis de nombreuses années : faible croissance, faible rentabilité des investissements et déficits en tous genres qui plombent la valeur d’une monnaie.

A ceci s’ajoute la nouvelle politique monétaire de « quantitative easing » de la BCE : la version moderne de la planche à billet. La BCE va racheter 60 milliards d’euros par mois de dette publique et privée dès mars 2015 et jusqu’en septembre 2016.

Cela produit donc pour nos Français, et principalement pour nos retraités, un mélange détonnant sur leur pouvoir d’achat.

Une perte de 20% de pouvoir d’achat

Depuis 12 mois, il ne cesse de chuter, pour atteindre une perte sèche de 20% en un an.
Dit comme ça, cela parait abstrait, mais en fait cela représente pour une retraite moyenne, une perte de 250€.

Pour beaucoup, la question d’un retour ne se pose pas encore, mais la question d’un départ vers d’autres horizons est un sujet qui alimente les chaumières.

A quelques heures d’avions de nombreuses destinations semblent aujourd’hui être de plus en plus attirantes pour nos retraités.  Je pense notamment au Cambodge, Laos, Vietnam et même Myanmar (ex Birmanie).

Même, si la chute de notre monnaie a subi le même sort, l’écart de pouvoir d’achat par rapport au salaire moyen est plus grand.

En effet, en 2012 le salaire d’un cambodgien était de 73$ (indexation de la monnaie sur le dollar américain), pour un lao de 105$, pour un vietnamien de 117$, pour un birman (moyenne inconnue mais certains chiffres annoncent 50$).

Et c’est notamment le Sud du Cambodge (2h d’avion de Bangkok) qui remporterait la palme des nouvelles destinations. En 2011, ils n’étaient que 4000 Français, en 2014, ils seraient beaucoup plus. Le climat et le Pouvoir d’achat, toujours ces deux mêmes raisons…