Selon de nouvelles recherches, la montée des mers pourrait toucher trois fois plus de personnes d’ici 2050 qu’on ne le pensait auparavant, entraînant la disparition de Bangkok sous les eaux.
Certaines des plus grandes villes d’Asie, dont Bangkok fait partie, pourrait partiellement ou complètement disparaître d’ici 2050.
Selon des prévisions de la Banque mondiale, près de 40% de la ville pourrait être inondés dès 2030, ce qui classe Bangkok comme l’une capitales les plus menacées d’Asie, avec Jakarta.
Mais les auteurs d’un article publié mardi dans la revue scientifique Nature Communications vont plus loin : ils ont mis au point une méthode plus précise de calcul de l’élévation des terres basée sur des relevés satellitaires, et ont constaté que les chiffres précédents étaient beaucoup trop optimistes.
Les mesures d’élévation standard effectuées à l’aide de satellites ont souvent des difficultés à distinguer le niveau réel du sol de la cime des arbres ou des bâtiments, a déclaré Scott A. Kulp, chercheur à Climate Central et l’un des auteurs du document.
La nouvelle étude montre que quelque 150 millions de personnes vivent maintenant sur des terres qui se situeront sous la ligne de marée haute d’ici le milieu du siècle.
En Thaïlande, plus de 10% des citoyens vivent désormais sur des terres susceptibles d’être inondées d’ici 2050, contre 1% selon la technique précédente.
La capitale politique et commerciale, Bangkok, est particulièrement concernée.
Urbanisation: le cas extrême de la Thaïlande
Le manque d’équilibre constitue le point faible de l’urbanisme dans de nombreux pays asiatiques.
Bangkok est aussi victime de son développement urbain frénétique: le poids des gratte-ciel toujours plus nombreux contribue à l’affaissement progressif du sol marécageux sur lequel est construit la capitale.
Entre 1985 et 2010, le pourcentage de la population thaïlandaise vivant en zone urbaine est passé de 26,8 à 34 pour cent, soit 10,5 millions de citadins supplémentaires, selon les dernières perspectives de l’urbanisation mondiale de l’ONU.
Mais le cas de la Thaïlande est plus extrême, en ce sens que le pays a concentré toute son énergie sur le capital économique et politique, estime Anisur Rahman, spécialiste de l’aménagement du territoire au Centre asiatique pour la prévention des catastrophes (ADPC) à Bangkok.
20 millions de personnes concernées au Vietnam
Plus de 20 millions de personnes au Vietnam, soit près du quart de la population, vivent sur des terres qui seront inondées.
Une grande partie de Ho Chi Minh-Ville, le centre économique du pays, disparaîtrait selon la recherche réalisée par Climate Central, une organisation scientifique basée dans le New Jersey, et publiée dans la revue Nature Communications.
En outre les projections ne tiennent pas compte de la croissance démographique future ni des terres perdues à cause de l’érosion côtière.
Source : NY Times