La devise européenne est actuellement en nette hausse par rapport au baht thaïlandais, et revient à ses plus haut depuis cinq mois, au dessus des 48 baht pour un euro.
On est encore loin des sommets atteints l’été dernier ou l’euro avait frôlé les 54 baht à la fin du mois de juillet 2008, avant de redescendre vers les 43 baht au mois de novembre.
Comment expliquer ces mouvements et peut-on les prévoir : la question peut se révéler importante pour ceux qui ont des projets d’investissements en Thaïlande. La réponse est non, à moins de pouvoir prévoir l’évolution du cours euro/dollar.
L’examen des graphiques comparés euro/dollar et euro/baht montre des courbes de formes pratiquement identiques sur 12 mois, ce qui tend à prouver que l’évolution du cours de l’euro en baht dépend principalement du cours dollar contre euro sur le marché mondial de changes.
A court terme, le dollar pourrait continuer à baisser : la banque de Thaïlande est déjà intervenue pour empêcher une nouvelle appréciation par rapport au dollar pour ne pas pénaliser les exportations. Ensuite si les signes de reprises économiques se confirment, le dollar pourrait encore baisser.
Ce sentiment découle des signes d’amélioration de la situation économique et financière aux États-Unis, qui dessert paradoxalement la monnaie américaine, monnaie refuge en cas de crise.
Le dollar a également été pénalisé par les inquiétudes sur une diversification des gérants de portefeuille vers d’autres devises : il y a un sentiment négatif lié aux discussions sur une diversification mondiale des monnaies d’échange et de réserve.
Les chiffres des fondamentaux ne sont pas non plus en faveur de la devise américaine. Avec les multiples plans de sauvetage mis en place par le gouvernement américain, le déficit budgétaire des États-Unis atteindra cette année le niveau exceptionnel de 13% du PIB, le quadruple de celui de l’administration Bush, pourtant peu réputée pour sa rigueur budgétaire. De quoi faire encore augmenter l’endettement des États-Unis qui atteindra cette année la somme record de 11 trillions de dollars, soit environ 75% du PIB.
Les marchés ont aussi mal réagi à la visite actuelle du Secrétaire au Trésor américain Tim Geithner en Chine, où il a tenté de rassurer Pékin sur la force du dollar alors que la Chine est le premier investisseur étranger en obligations du Trésor libellées en dollar avec quelque 750 milliards de dollars. Le dollar pourrait encore perdre du terrain aujourd’hui si la Banque Centrale Européenne (BCE) décide comme c’est probable de mettre fin à son cycle de baisse des taux et le laisse inchangé à 1%.