Thaksin Shinawatra (26 juillet 1949) est un homme d’affaires et homme politique thaïlandais. Il a été nommé premier ministre par le roi Rama IX le 9 février 2001 pour cinq ans. Après les élections du 6 février 2005, il a été reconduit pour un second mandat.
Suite à la contestation qui a agité le pays en mars 2006 et des élections anticipées boycottées par l’opposition, il démissionne le 5 avril. Il est remplacé provisoirement par son vice-Premier ministre Chitchai Wannasathit. Il est finalement renversé par un coup d’État, le 19 septembre 2006 alors qu’il se trouve à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU.
Les débuts
Thaksin Shinawatra, ancien lieutenant-colonel de police, docteur en criminologie, diplômé de l’Université du Kentucky (États-Unis) est issu d’une famille aisée sino-thaïe de la province de Chiang Mai. En 1987 il crée le Shinawatra Computer and Communication Group, profitant de l’essor spectaculaire de la téléphonie mobile, des liaisons satellite et du boom boursier, il fait rapidement fortune et est devenu aujourd’hui, avec sa famille, la première fortune du pays.
Il entame une carrière politique et gravit rapidement les échelons, député du parti Palang Dharma, puis ministre des Affaires étrangères en 1994. Il devient vice-Premier mnistre en 1997. Mais son parti explose suite à la crise de 1997. En 1998, il crée un nouveau parti le Thai Rak Thai (« les Thaïs aiment les Thaïs ») afin d’appuyer son ambition de devenir Premier ministre. Son parti remporte les élections législatives du 6 janvier 2001 et le roi le nomme effectivement Premier ministre.
Thaksin Premier ministre
Thaksin (les Thaïlandais utilisent le prénom de préférence au nom de famille) est relativement jeune, dynamique et sait séduire la population. Son programme est assez populiste en façade, à la manière de Silvio Berlusconi, mais les milieux d’affaires ne sont pas oubliés. Comme toujours, les problèmes de corruption et de détournement de l’argent public sont d’actualité en Thaïlande, mais Thaksin arrive à se dépêtrer de diverses accusations. Il montre une volonté d’action radicale et même ses adversaires doivent reconnaître ses succès, bien que ceux-ci soient parfois obtenus avec des méthodes qui lui vaudront le surnom de Thaksinator.
Il s’attaque au problème de la drogue, promettant de le règler en six mois, son action se soldera par plus de deux mille morts dans des opérations de police litigieuses. La crise du poulet est traitée dans une transparence toute militaire. Dans le sud du pays, il traite le problème des revendications des population musulmanes d’une main de fer. Mais le bilan économique de son mandat paraît positif et sur le terrain social son gouvernement a travaillé à un système de salaire minimal et de sécurité sociale qui lui ont valu une popularité à travers le pays. Cependant, l’échec inattendu du candidat qu’il soutenait pour le poste de gouverneur de Bangkok en septembre 2004 a démontré que les critiques de l’opposition commençaient à être entendues.
Des élections législatives se sont déroulées le 6 février 2005 afin de renouveler la Chambre des réprésentants. La popularité de Thaksin avait légèrement baissé fin 2004 et ces élections pouvaient sembler indécises. Mais, d’une façon imprévisible, le tsunami du 26 décembre qui a durement frappé la région de Phuket a été l’occasion pour le Premier ministre de raffermir ses positions. Il a très bien géré la crise, en étant très présent sur le terrain et en montrant l’image d’un gouvernement efficace et actif. Les résultats obtenus par le parti de Thaksin ont dépassé ses espérances et en gagnant 399 sièges sur les 500 de la Chambre, il peut se permettre de gouverner sans coalition. Le parti démocrate ne recueille que 80 sièges.
La crise politique et la chute
À partir de février 2006, la situation se dégrade pour Thaksin. Accusé une nouvelle fois d’avoir profité de sa position pour favoriser des opérations financières bénéficiant à ses proches alors que la Constitution du pays impose formellement que les dirigeants politiques abandonnent toutes fonctions dans le domaine privé, il se retrouve mis en cause et fragilisé. Il pense cependant redresser la situation en décrétant des élections législatives anticipées le 2 avril 2006.
Les partis d’opposition thaïlandais annoncent alors leur intention de boycotter ces élections nationales du 2 avril pour protester contre le rejet de leurs propositions de réforme politique par le Premier ministre. Thaksin entame des négociations avec eux, mais refusent leurs propositions. Le boycott est donc décrété par le Parti démocrate, le Chart Thai (CTP) et Mahachon. Le bras de fer a accentué la crise déclenchée par un mouvement d’opinion croissant (dizaines de milliers de manifestants à Bangkok) en faveur d’une démission de Thaksin, soupçonné de corruption et d’abus de pouvoir. Il est finalement renversé par un coup d’État militaire, mené par le général Sonthi Boonyaratglin, le 19 septembre 2006 alors qu’il se trouve à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU.
Extrait de Wikipedia, article sur Thaksin Shinawatra