L’évacuation des dizaines de milliers de touristes bloqués en Thaïlande se poursuit avec des moyens des fortune et très lentement, c’est à dire par l’intermédiaire de l’aéroport militaire d’U-Tapao. Entre 30 et 40 vols décollent quotidiennement de cet aéroport situé à environ 180 kilomètres au sud est de Bangkok, soit 10 à 20 fois moins que le trafic ordinaire de l’aéroport international de Bangkok en temps normal.
Comme l’aéroport d’U-Tapao n’est pas équipé pour l’enregistrement des passagers, les procédures d’enregistrement, d’immigration et de douane seront réalisées à Bangkok même, dans plusieurs hôtels du centre ville comme le Centara Grand, ou le Queen’Park Hotel dans le quartier de Sukhumvit, reconvertis en aérogares.
En temps normal l’aéroport de Survanabhumi traite 30000 passagers par jour, et même avec la meileure volonté, il n’est pas évident de recaser un des plus grands aéroport du monde dans quelques halls d’hôtels de Bangkok. Les autorités thaïlandaises font ce qu’elles peuvent pour chercher des solutions à l’engorgement des passagers en partance, mais l’aéroport militaire de U-Tapao, construit par les Américains pendant la guerre du Vietnam est déjà proche de la saturation. L’acheminement et l’enregistrement des passagers pose aussi de gros problème de logistique.
Shirley espère rejoindre Sydney dans la nuit, et elle attend dans le hall du Centara hôtel depuis midi. Il est 17 heures 30 et son copain est presque arrivé au bout d’une des filles d’attente pour enregistrer ses bagages. Une fois les formalités terminées, ils pourront monter dans un bus qui mettra trois heures pour aller jusqu’à l’aéroport militaire d’U-Tapao, où ils espèrent décoller pour l’Australie vers minuit. Dans la journée de dimanche le hall du Centara a accueilli les passagers de cinq vols de Thai Airways à destination de Tokyo, Francfort, Séoul, Sydney et Copenhague.
Au fond du hall les hôtesses de Thai Airways écrivent une partie des cartes d’embarquement à la main, faute d’avoir assez de matériel pour les imprimer. L’ambiance est assez calme et résignée, mais les familles avec des enfants, et les personnes âgées ont l’air très fatiguées. Les hôtesses de Thai Airways font le maximum pour renseigner les passagers égarés, car beaucoup ne savent pas où aller dans cette cohue.
Beaucoup de voyageurs reconnaissent que les Thailandais font tout ce qui est possible pour arranger les choses, mais une certaine deception apparait souvent dans les commentaires « Jamais je n’aurais pensé vivre une chose pareille en Thailande » explique un touriste danois en partance pour Copenhague « L’année prochaine, nous irons en Malaisie, il parait que c’est comme la Thailande il y a dix ans… »