Le gouvernement thaïlandais a levé l’interdiction de YouTube et n’attaquera pas en justice sa maison mère, Google.
Cette annonce faite suite à la décision de Google de retirer les vidéos que le gouvernement jugeait offensantes pour le roi du pays. La société avait il y a un mois refusé d’accéder à cette demande, entraînant la décision des autorités de bloquer le site, puis d’attaquer Google en justice.
Si ces vidéos sont retirées, la Thaïlande arrêtera de bloquer l’accès au site, a déclaré le ministre de l’Information et de la Communication Sitthichai Pookaiyaudom lors d’une conférence de presse.
«Google, maison mère de YouTube, m’a adressé une lettre hier affirmant qu’il coopérera pour retirer tous les clips et qu’il est justement en train de le faire», a-t-il dit, ajoutant: «Si Google accepte de coopérer, la poursuite d’une action judiciaire (contre le géant de l’internet) ne se justifie plus à ce stade».
«Dès que les clips sont retirés, nous arrêterons de bloquer le site web immédiatement», a souligné le ministre.
La Thaïlande est gouvernée par une junte militaire qui n’a pas hésité à restreindre les libertés depuis le putsch de septembre. Indépendamment de la situation politique, les autorités ont toujours été soucieuses de protéger l’image du roi Bhumibol, immensément révéré par ses sujets.
Dans ce contexte, M. Sitthichai a annoncé l’intention de Bangkok de poursuivre en justice les auteurs des clips postés sur YouTube pour atteinte à la dignité du souverain. «La police thaïlandaise demandera des informations à la compagnie», a-t-il dit.
Selon une lettre dont a fait état M. Sitthichai, Google a déclaré avoir examiné 12 vidéos qualifiées d’offensantes par Bangkok. Six clips ont déjà été retirés et l’entreprise a précisé qu’elle était disposée à en éliminer quatre autres, apparemment en violation avec la loi thaïlandaise qui punit sévèrement toute personne reconnue coupable de lèse-majesté. Les deux derniers clips, qui semblent contenir des opinions politiques, ne seraient pas retirés.