Le Cambodge a décidé de franchir un pas supplémentaire dans la guérilla diplomatique qui l’oppose a la Thaïlande autour d’un litige frontalier, en accusant deux des sept thaïlandais arrêtés la semaine dernier d’espionnage

En vertu des nouvelles accusations, Veera Somkwamkid, un coordinateur du Réseau des Patriotes Thai, un groupe dissident de l’Alliance pour la démocratie (PAD), et Ratree Pipatanapaiboon, identifié comme le secrétaire M. Veera, pourrait risquer entre cinq et dix ans de prison s’ils sont reconnu coupables.

Tous les deux sont accusés de « recueillir des informations qui pourraient nuire au Cambodge en matière de sécurité nationale », selon Phnom Penh.

Thaksin Hun Sen golf
Thaksin et Hun Sen partagent ici la même passion pour le golf."Personne, pas même Thaksin Shinawatra , ne pourrait intervenir dans le processus judiciaire cambodgien" a déclaré le Premier ministre cambodgien Hun Sen

Les deux Thaïlandais accusés d’espionnage font partie du groupe de sept Thaïlandais arrêtés par des soldats cambodgiens le 29 décembre de l’année dernière, qui comprenait le député démocrate Panich Vikitsreth,  alors qu’il se trouvaient dans une zone contestée revendiquée par le Cambodge, près de Nong Jan  une zone adjacente à la province de Banteay Meanchey .Un tribunal cambodgien les avaient collectivement accusés d’entrée illégale et l’intrusion sur une zone militaire.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a réaffirmé avec force hier, la position de son gouvernement de permettre au processus judiciaire cambodgien de suivre son cours.Le Premier ministre Hun Sen est resté sourd aux demandes du gouvernement thaïlandais de relâcher les sept accusés sous caution. Une attitude qui, pour le Bangkok Post, s’explique par la présence au sein de la délégation de responsables de la PAD ou « chemises jaunes », mouvement nationaliste et royaliste qui n’a eu de cesse de revendiquer la paternité de la Thaïlande sur le temple de Preah Vihear.

La question des relations avec le Cambodge reste un sujet sensible en Thaïlande

« Personne, pas même l’Organisation des Nations Unies ou  l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin [Shinawatra], pourrait intervenir dans le processus judiciaire cambodgien pour une libération immédiate », a déclaré Hun Sen via la station de télévision Bayon.

Le secrétaire général de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), Surin Pitsuwan, a appelé le 9 janvier à ne pas politiser le différend frontalier Thaïlande-Cambodge.

S’exprimant lors d’un séminaire, M. Pitsuwan a indiqué que le règlement de ce problème aiderait au développement économique et apporterait de nombreux autres intérêts aux deux parties. Les régions frontalières ont une culture commune et cultive depuis longtemps un voisinage fraternel, a-t-il estimé.

Le conflit frontalier avec la Cambodge est loin de faire l’unanimité dans le public. Ce d’autant plus qu’il est apparemment utilisée par le PAD (Chemises Jaunes) pour faire un come back dans la rue et sur la scène politique.

Les relations entre les deux pays se sont beaucoup détériorées à cause des tensions causées par le problème de Preah Vihear. En octobre 2008 et avril 2009, les armées thaïe et cambodgienne ont échangé des coups de feu, endommageant des pierres du temple.

4 comments
  1. Le « groupe de 7 » a été arrêté à l’endroit même d’un ancien camp de réfugiés cambodgiens …

    Le camp était en territoire thaïlandais à l’époque (l’ONU en avait attesté puisqu’elle a eu besoin de l’autorisation expresse du gouvernement thaïlandais), en vertu de quoi cela aurait-il changé ?

    De plus, le cadastre local, consultable par chacun, indique bien que cette zone fait partie du territoire thaïlandais !

    De très nombreux français éprouvent une sympathie naturelle pour les dictateurs sanglants comme HunSen, c’est sans doute un atavisme !

  2. Ils voulaient se faire arrêter et Abhisit était au courant, le but était de créer (d’entretenir plutôt) une situation tendue et donner aux Jaunes du PAD une raison un peu plus « vendeuse » de manifester que des amendements constitutionnels …

  3. les « intrusions » des civils cambodgiens dans l’ex territoire de leurs ancetres sont accueillies par des balles de la parts des militaires thais. Dans d’autres lieus civilisés, on aurait appelé cela des « meurtres »…

  4. Les « espions » étaient là en plein jour, au milieu d’un groupe de 7 personnes dont un député !

    En d’autres lieux, on aurait appelé çà une prise d’otages par un dictateur sanguinaire …

    PS: Félicitations aux thaïlandais qui ont téléphoné à leurs amis cambodgiens pour que le « groupe des 7 » soit enlevé à cette frontière non-marquée !

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